Saturday, May 30, 2009

Elections du Luxembourg, la place vote Juncker.Par Didier REMER

  Toujours à sa place...

 
 
 
 
     Il y a les sondages, la presse et toutes ses spéculations dignes du jeu démocratique, et puis finalement, cette température que l'on prend au restaurant, au golf, entre amis... L'actuel premier ministre luxembourgeois est bien dans cette phase cruciale d'une élection, peu de part au doute pour monsieur Jean-Claude Juncker "qui craint tout juste de devoir créer un tour de table moins évident au sortir de cette élection".
 
 
Vertueux
 
 Il faut dire que Luxembourg est un pays qui navigue bien avec le concept de la démocratie chrétienne à vocation sociale. "Ici les oppositions frôlent trop souvent la mauvaise foi, la raison? Notre pays est bien dirigé, il faut même dire depuis la crise, bien orienté! D'abord déçu du G20 et de cette liste grise bien foncée et puis finalement désireux de relever la tête pour asseoir les vérités d'un état victime d'une certaine jalousie sacrificielle..." Me souffle un ami à qui je ne manque pas de préciser que Jean-Claude Juncker est incontestablement le favori de toute la diplomatie et du monde financier international représentés ici: "Nous avons besoin de voir le bon peuple de Luxembourg soutenir l'actuel premier ministre, c'est sur cet homme que repose l'avenir de la place financière, et d'une certaine façon l'avenir du pays. Il est la bonne clef!" Il faut dire que Jean-Claude Juncker s'était embarqué un peu vite dans la guerre contre l'OCDE. Mais qui d'autre à la place de ce chef "vertueux" de l'eurogroupe pouvait ainsi remettre l'église au milieu du village? A vrai dire il était bien l'homme de la situation, bien sûr, ici même on ne manque pas de lui dire ce qu'on pense de certains "relatifs écarts", mais bon les vrais amis se doivent la vérité, et sur le fond l'accord est parfait... "La forme, c'est un vecteur porteur du débat souvent contradictoire." Et puis le couple franco-allemand et ses légitimes intérêts allait devoir peut être en passer par là... Quelques semaines pénibles plus tard, Jean-Claude Juncker est plus que jamais en phase avec le virage que doit opérer la place de Luxembourg, tout est prêt, mieux, " il vient de porter un coup aux idées reçues de ceux qui doutaient de le voir mettre en oeuvre ce qui va lancer la place de Luxembourg sur la nouvelle vague éthique", le mot est lâché, ici à Luxembourg, "l'idée est bien retenue". Car n'en doutons plus, "il y a une place à conserver en Europe", celle d'une place financière de dimension internationale,  ici, "à Luxembourg, il y a un équilibre qui est porté par un européen qui peut se prévaloir d'un pragmatisme souvent en phase avec son temps".(...) "Le débat intérieur en est presque réducteur, ils sont tous là, à critiquer le premier ministre et finalement, à part quelques rares idées nouvelles, rien de vraiment apte à porter la disgrâce sur Jean-Claude Juncker" me précise un autre ami. En tous cas pas le député Claude Meisch (DP) bien que jeune, "...avance des idées si rétrogrades qu'on serait tenté de lui dire haut et fort: "Cher monsieur, tournez sept fois votre langue avant de l'ouvrir... Mais bon si vous la fermez, on en sera pas désolé pour autant... Sévère mais tellement juste!" Me souffle un autre ami luxembourgeois. (Ambiance...) Car quand le premier ministre ouvre les consciences sur un monde en mutation, certains parlent protectionnisme, "...allant jusqu'à vouloir supprimer les allocations familiales aux travailleurs frontaliers! Rien que çà! Des thèses programmatiques qui surfent sur le rejet de l'autre et finalement l'ignorance la plus notoire qui soit..." Jean-Claude Juncker est fils d'ouvrier, il s'en est ouvert dans les médias et explique bien que son enfance était aussi ce Luxembourg qui s'est construit "...avec des gens d'origines si différentes, et que la vie rend complémentaires".
 
 
Vigilance
 
Ce petit pays est composé d'une population très diverse, sa situation géographique est un carrefour. "Il y a chez les jeunes un racisme inquiétant, parfois démesuré, on se concentre à lutter contre, pourtant les clivages sont forts et persistent... Dans notre société, sont représentées plus de vingt nationalités, les jeunes qui sont allés faire des études à l'étranger sont en général ""plus ouverts d'esprit"", les autres sont dans des shémas qui laissent un sentiment d'une réelle difficulté d'adaptation. Notre vigilance est réelle, on traite cette problématique avec beaucoup de psychologie et discrétion..." Précise le directeur des ressources humaines d'un grand groupe présent à Luxembourg et ce "depuis plus de cinquante ans". C'est un point qu'il faut évoquer, car souvent caché, ce trait de caractère du pays est "un de ses plus grands paradoxes". Dans la place, les employés sont plutôt homogènes, "la finance est un monde à part, "open" mais il ne fait pas l'économie de certains clivages." Le Luxembourg vient d'opérer une mutation qui n'est pas encore perfectible "pour toute la population", Jean-Claude Juncker est pour beaucoup  "l'homme de la situation". Il n'aura pas la mauvaise surprise de voir des résultats dévaforables, "tout juste un gouvernement qui s'équilibrera avec... quelques retouches techniques!". Le G20 de septembre sera l'occasion d'un nouveau départ pour le premier ministre luxembourgeois, qui n'en doutons pas, va orchestrer avec la diplomatie qui est sienne, "... encore quelques bonnes leçons aux grands voisins du Luxembourg!" A suivre.
Photographie: Tous droits réservés.
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