Le président Sarkozy se veut prudent sur l'annonce de Moody's.
Le mardi 17 Août, l'agence de notation Moody's affirme dans un communiqué que la France, les Etats-Unis l'Allemagne, l'Angleterre se sont rappochés de la note de dégradation tout en confirmant que ses pays demeurent biens positionnés mais seulement... pour l'instant! L'agence vient ainsi d'annoncer (d'une certaine façon) que dans les prochains mois il ne faudra pas compter sur une notation aussi complaisante. Position confirmant ainsi les inquiètudes de certains chefs d'états qui considèrent toujours avec mépris les agences de notation qui seraient responsables en partie de la récente crise Grecque...
En France la récente "salve" de l'agence Moody's est prise trés au sérieux, la réforme des retraites de Nicolas Sarkozy est clairement visée dans le dernier rapport de l'agence qui polarise son analyse sur l'endettement public. Il précise l'atteinte à l'endettement privé qui conforte la thèse d'un difficile retour à une croissance stable et efficace "tant que le dossier de de la réforme des retraites ne sera pas acquis!" «Partir plus tard à la retraite augmentera le revenu disponible des salariés, réduira donc leur épargne, ce qui stimulera la consommation donc la croissance» résume l'analyse de Moody's pour la France.
L'analyse de Moody's porte plus sur l'endettement public que le seul endettement privé, ce qui lui vaut le reproche d'économistes toujours plus révoltés tout en précisant que la crise des subprimes trouve prioritairement son origine dans l'endettement privé et donc individuel... Mais l'analyse est plus judicieuse quand l'agence affrime que les états se sont bien gardés de mettre en avant des systèmes de sécurité pour éviter les dérives, plus intéressés par le bénéfice immédiat de telles bulles spéculatives.
On reproche aux agences de venir ainsi juger les options des états pour faire des économies en polarisant leur analyse que sur les seuls leviers habituels de la croissance...
En France Nicolas Sarkozy, Président de la République a organisé une réunion en urgence à Bregançon avec le Premier ministre François Fillon, la ministre des finances Christine Lagarde et le secrétaire d'état au budget François Barouin. Le principe de la réunion était acquis début août selon l'Elysée qui ne cachait pas que le président se voulait d'autant plus réactif à l'annonce de l'agence Moody's, pour asseoir les efforts en cours sur les comptes publics et l'orientation d'une politique de répartition par capitalisation des retraites plus réaliste... Mais point de doute sur l'objectif de l'Elysée qui veut montrer aux marchés que la réforme sera bien menée à son terme en septembre et ce dans le climat particulier des deux affaires d'états Woerth et Bettancourt.
L'agence n'hésite pas à viser la France qui organisera le prochain G20 avec le doux rêve d'un président Sarkozy qui souhaite voir enfin aboutir de nouvelles régles pour réguler la finance internationale... Le système de notation actuel serait selon le chef d'état français bien trop partial l'idée d'une agence inter-gouvernementale liée à la Banque Centrale Européenne faisant son chemin. "Il y a diverses options mais le rôle des agences de notations actuelles dispose d'atouts considérables pour les opérateurs de marchés qui se veulent toujours plus réactifs dans un contexte aussi particulier de "sortie de crise". Les opérateurs ne peuvent se risquer à l'utilisation de nouveaux modèles si les initiateurs s'enferment dans des logiques supra-prudentielles qui brideraient toute option de retour à la croissance, essentiel moteur!" Précisait un expert en qualifiant l'annonce de Moody's comme honnête et donc responsable.
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