"Jean-Marie Boivin , tout sauf un guignol..."
Plus on avance dans l'affaire, et plus on se rend compte que Jean-Marie Boivin dit "le luxembourgeois" est bien le maillon fort de ce dossier. Pour certains il fait bien partie des acteurs du côté "sombre" de l'affaire Karachi, mais comme d'autres, il reste pour l'instant relativement discret. Mais la justice, qui doit aujourd'hui trier les multiples fuites qui lui parviennent, et les parties civiles, ne relâchent pas la pression.
A Luxembourg, les langues se délient toujours plus, chacun y va de sa "petite histoire", la dernière en date:
"JMB (Ndlr: Jean-Marie Boivin) sait tout, mais il a peur!" ou plus perspicaces, d'autres vous diront encore: "La DCN s'est bien débarrassée de "l'encombrant", celui par qui "le dossier peut faire des vagues dans les méthodes françaises pour obtenir des contrats de ventes d'armement dans un contexte particulièrement concurrentiel." Mais plus intéressant encore, cet étau se resserre sur un homme qui doit composer entre secret d'état et avenir très personnel: "Il est dans une logique de conflits d'intérêts, les siens et ceux de la maison "France", ses habitudes, les roulements des procédures qui lui permettent d'obtenir les juteux contrats qui doivent se négocier sous cape pour ne pas froisser les impératifs de la diplomatie internationale, en fait comme tous les autres "bons marchands d'armes" de ce "bas" monde." (...) "S'il dérange à ce point le président français, c'est qu'il est porteur d'une image moins "sympathique" d'un pays qui est enfermé dans des négociations qui se font toujours plus tendues. Les salves de JMB sont autant de coups portés à l'édifice d'une certaine respectabilité des engagements et contrats de la DCN!" (Ndlr:DCN: Direction Constructions Navales) Lui se bat pour montrer qu'il a été instrumentalisé au possible, et finalement débarrassé des cercles décisionnaires dès lors qu'il réclamait haut et fort ce qu'il pense toujours être légitime, son du, rien de plus!" car selon d'autres sources: "Les deux libanais sont intervenus dans d'autres "deals", et ne souhaitent pas "devoir" s'en expliquer dans les détails, rétrocommissions douteuses possibles au programme!"
Qu'il faut se méfier des "employés" mécontents, ceux qui sont au courant des "pires secrets de famille". Dans le genre, c'est bien l'ancien directeur financier de la DCN qui pourrait vous donner son sentiment... Gérard Menayas, "fusible de son état" congédié comme un petit dernier stagiaire jugé trop "brouillon"! En tous cas, pas pour les juges, qui ne manquent pas de se replonger dans les "précieuses" notes de l'ex-directeur financier de la DCN lui aussi remercié pour "services rendus"...Ne dit-on pas en bon français que le diable se cache dans les détails?
Qu'il faut se méfier des "employés" mécontents, ceux qui sont au courant des "pires secrets de famille". Dans le genre, c'est bien l'ancien directeur financier de la DCN qui pourrait vous donner son sentiment... Gérard Menayas, "fusible de son état" congédié comme un petit dernier stagiaire jugé trop "brouillon"! En tous cas, pas pour les juges, qui ne manquent pas de se replonger dans les "précieuses" notes de l'ex-directeur financier de la DCN lui aussi remercié pour "services rendus"...Ne dit-on pas en bon français que le diable se cache dans les détails?
Si Jean-Marie Boivin avait obtenu son "solde de tout comptes" en temps et en heure, il ne serait certainement pas dans la situation d'une marionnette qui voudrait se débarrasser d'un costume bien mal taillé de guignol! Car dans les coffres de JMB, les secrets sont nombreux et de "potentielles qualités"... très diverses!
Ce qui dérange "peut-être" le plus le président français, n'est pas tant dans les rivalités de la droite, vous savez cette guerre entre chiraquiens et fans "inconditionnels" du nouveau président français. Chacun sait que c'est bien Jacques Chirac qui aura coupé "sec et net" un certain robinet, jugeant que "trop c'est trop!". Mais trop pour qui et par qui? Quand le président Jacques Chirac met le nez dans l'affaire, il pense a bien différencier la relation entre les origines potentielles de l'attentat de Karachi, qui sont bien le moteur de la décision de la présidence chiraquienne, désireuse de faire un certain tri entre les thèses qui s'opposent déjà: Al Qaeda, les réseaux Saoudiens, et plus proche, les retours des rétrocommissions, les fameuse devenues bien vite aux yeux de Jacques Chirac comme très fumeuses... Mais être de droite n'empêche pas de regarder sans rester aveugle toutes les sphères qui composent "le club", ne pas être aveugle en se refusant le cautionnement de certaines pratiques maladroites...
Ziad Takieddine pourrait nous donner de bonnes leçons sur ce point, vous savez, les méthodes maladroites...
Celles de certains gourmands devant un pot de confiture devenu trés vite "Tonneau de confiture" comme le dirait un bon journaliste du "Télégramme". Car si Jean-Marie Boivin devrait pouvoir -bientôt- s'avérer un maillon fort du dossier, Ziad Takieddine dit "Monsieur je te tiens par la barbichette" pourrait s'avérer rapidement plus faible... sur la longueur! Deux écoles s'opposent dans l'affaire, les adeptes du secret défense "à la française" et les autres, qui s'attendent à un "retour à l'envoyeur", comprendre que si le dossier avancera, les "nouvelles" fuites devraient venir de l'étranger... Un certain effet boomerang.
Car Ziad Takkiedine se reposerait sur ses lauriers, on parlera bien sûr d'un possible versement de 33 millions d'euros pour redistribuer les potentielles fumeuses rétrocommissions, rien que ça! Lui se mure dans le silence qu'il juge -peut-être un peu vite- d'or! Faut-il en vouloir à ce "pauvre" homme, que certains sont allés chercher comme le supermarché du coin qui recrute sa "force de vente de renfort" pour la fin d'année? La DCN, elle, voulait aussi faire de la vente de ses sous-marins "Agosta" l'occasion de revenir sur le juteux marché des sous-marins, avec un produit jugé en son temps bon marché, capable de casser la concurrence avec des produits d'appel. Histoire de revenir dans la course, les pays émergeants sont une "bonne cible", certains professionnels vous le diront: "Pays avec des personnalités politiques plus "corruptibles au sens très marchand du terme", plus ouvertes aux discussions face à aux "majors" de la profession qui proposent, des contrats toujours trops lourds pour des états aux finances très limitées...
Alors ceux qui pensent que la chaîne de solidarité entre les corrompus tient bon, qu'ils se rassurent, les apparences sont trompeuses! Nos "négociateurs commerciaux" gèrent actuellement plus leur sortie que leur réel silence. Les langues se délient, certains se font recadrer "en direct", on pensera à certains politiques qui sentent le vent tourner... nous aussi, on tourne en rond, mais vous le voyez, toujours dans le bon sens! Les parties civiles et la justice ne lâcheront pas la pression, et chacun devra marquer clairement ses positions. Nicolas Sarkozy, par exemple, a prétendu n'avoir rien su de la création de la société «Heine» au Luxembourg, qui a servi à «porter» les commissions vers le Pakistan. Ce qui nous fait penser que Jean-Marie Boivin le dérange grave "comme disent les jeunes aujourd'hui". Vous savez, cet avocat d'affaires qui prétend ne pas connaître le principe des sociétés offshores, leurs montages, leur finalité... Ce président qui prétendait ne pas être au courant de la société " Heine " à Luxembourg, sa mission, ou plutôt sa lettre de mission... Tiens étrange que cette autre personnalité politique porte-parole du candidat Edouard Balladur, qui en son temps, ministre du budget, avait donné son aval à la procédure de création de l'entité chargée des versements des commissions légales, oui, légales en son temps. Dans un "off" devenu très célèbre, il demandait aux journalistes de sortir les documents, s'ils en avaient...
Et là, étrangement, une lettre de ce même ministre du Budget, vous savez cet homme qui n'y connaît rien en fiscalité offshore, vient nous prouver... l'exact contraire! Bon soyons sport, imaginons que ce ministre croulait sous les nombreuses attributions de son ministère et que cette lettre c'est retrouvée un soir au signataire, et que ce ministre l'aura signé, simplement, comme tant d'autres. Vous n'imaginez pas la somme de courriers que doivent signer les ministres, chaque jour qui passe. Mais bon, il y a bien une personne qui pourra nous dire à quel point être ministre du budget et futur officiel porte-parole d'un candidat à l'élection présidentielle, c'est beaucoup de travail. La société "Heine" à Luxembourg n'est pas une entité qu'il faut comprendre comme illégale, car à cette époque nous étions dans la logique des commissions "autorisées"... L'accord OCDE signé par la France est entré en vigueur bien plus tard... Mais vous savez aussi que ce sont bien les rétrocommissions qui nous intéressent. Ce fameux très vite devenu fumeux retour doré qui laisse perplexes les meilleurs observateurs du dossier, en résumé des retours en France qui dans ce cas précis; interviennent "étrangement" bien tard dans le bouclage de la vente, et semblent arroser comme une corne d'abondance des personnes dont il semble toujours plus acquis que leur rôle dans " l'intermèdiation mercantile" est pour le moins fantasque voir clairement à des années lumières.
D'ailleurs les juges aussi, pourraient vous le dire, 33 millions qui circulent, c'est du travail! Ce n'est pas que du cash, il y a bien ici ou la des traces de virements, vous savez dans les paradis fiscaux. Faire le tri dans un tel labyrinthe, c'est avoir beaucoup de courage. Comme celui de ses familles des victimes de l'attentat de Karachi, qui ne l'oublions jamais, étaient aussi des français qui travaillaient, eux aussi, pour le compte de l'état français... On retiendra juste, que la société "Heine" travaillait bien pour l'état français, "des expatriés" eux-aussi, pour qui le président Nicolas Sarkozy a prétendu n'avoir rien su de la création de leur société, entité à Luxembourg qui a servi aussi la France, pour porter les commissions vers le Pakistan... exemple non exhaustif.
Voici pour parfaire votre analyse, deux articles du "Télégramme", quotidien français d'informations. D'abord l'interview exclusive de deux anciens dirigeants de la DCN, ensuite l'évocation de Jean-Marie Boivin et ses secrets...
Nous avons pu rencontrer, à plusieurs reprises, plusieurs anciens dirigeants de la DCN en poste aux moments clés de l'affaire Karachi (1994, 2002...). Ils s'expriment pour la première fois, mais ont souhaité rester anonymes.
Quelle était la situation au Pakistan avant l'attentat ? Avez-vous reçu des avertissements, comme vient de l'affirmer un policier français en poste à Karachi à l'époque des faits ?
Nos relations étaient excellentes avec les Pakistanais. A notre niveau, rien ne laissait présager un attentat (...). Nous n'avons reçu aucun avertissement, aucun message pouvant laisser transparaître une quelconque «contrariété».
Y a-t-il un lien entre l'arrêt du versement de commissions et l'attentat ?
Aucun élément ne nous a permis et ne nous permet de faire ce lien (...). Les commissions prévues dans le contrat avec la SOFMA (6,25 % de la vente) ont continué à être versées après 1996 (commissions côté pakistanais). L'intégralité a été payée. Les versements se sont échelonnés jusqu'en 2000. Seul le versement des commissions du second contrat (Takieddine et El Assir pour 4 % du montant de la vente), celui qui a été imposé au dernier moment par le gouvernement français, a été interrompu en 1996, à la demande du nouveau président (Jacques Chirac). Seuls 15 % des 33 M€ prévus (soit 5M€) n'ont pas été versés (...). Nous ne voyons pas comment un attentat aurait pu débloquer le versement de sommes. Ce n'est jamais le genre de méthodes est employé pour résoudre des différends commerciaux de cet ordre-là.
Pourtant, le rapport d'un ancien de la DST reconverti dans le privé (rapport Thévenet, MJM Partners), saisi dans les locaux de la DCN en février 2007, pointe ce lien, quelques mois seulement après l'attentat !
Cette enquête n'a pas été initiée par la DCN, mais par DCNI, et plus précisément son directeur administratif et financier (Gérard-Philippe Ménayas). C'est lui qui a pris l'initiative, sans nous en informer, de déclencher une enquête privée sur Karachi. C'est encore lui qui lance une enquête pour tenter de savoir où en est l'enquête judiciaire sur l'affaire des frégates de Taïwan. La DCN n'en savait strictement rien. Quand nous l'avons appris, d'abord par la presse, plus d'un an après la perquisition et la saisie de ce document, ce directeur a été remercié sur le champ. C'est seulement à ce moment que nous avons découvert qui était vraiment ce personnage. Une sorte de «Gergorin», qui lançait des enquêtes sur tout, en engageant les fonds de la société, et sans en référer à quiconque.
Il y a donc bien un lien de subordination entre DCN et DCNI ?
Tout le monde confond, à tort, DCNI et la DCN. Soyons clairs. La DCN était une administration. DCNI est une société de droit privé, créée en 1991, détenue à 100 % par l'État. La DCN n'avait aucune autorité hiérarchique sur DCNI. Cette société a notamment été créée pour assurer l'action commerciale de la DCN, car cela, la DCN ne savait et ne pouvait pas le faire. La DCN ne traitait que le volet industrie Son boulot, c'était construire des bateaux. Elle n'a jamais pris part au montage financier et aux négociations. Nous n'avons jamais su qui étaient les destinataires des commissions. C'est le cabinet de François Léotard (alors ministre de la Défense du gouvernement Balladur) qui pilotait tout.
Revenons au contrat Agosta de Karachi : fait-il l'unanimité, côté français, en 1994 ?
Pour la DCN, ce contrat était capital. Sans lui, la DCN perdait toute chance de revenir sur le marché des sous-marins. Nous n'en avions pas exporté depuis la fin des années 60 ! (...) On aurait perdu aussi notre savoir-faire. Sans lui, le prix du sous-marin nucléaire lanceur d'engins nouvelle génération Le Triomphant (1994) aurait été beaucoup plus cher. Et nous n'aurions jamais pu décrocher les contrats qui ont suivi : Malaisie, Chili, Inde... Sans ce contrat, enfin, le plan de charge de l'arsenal de Cherbourg s'écroulait. La DCN aurait eu énormément de mal à s'en remettre. Le ministère de la Défense avait très bien compris cela et s'est battu pour faire aboutir ce contrat (...). Pour les militaires, c'est toujours prendre le risque de livrer à un pays qui pourrait demain être notre ennemi. Cela ne leur plaisait pas parce qu'on traitait prioritairement les contrats avec l'étranger. On s'occupait donc moins d'eux. Et enfin, pour décrocher des contrats à l'étranger, on pratiquait des prix attractifs. Ils pensaient, à tort, qu'on payait cette attractivité sur leur dos, en leur facturant, à eux, des prix plus élevés.
Le Trésor, le ministère du Budget étaient contre ce contrat !
Pour tous les contrats d'export, il y a toujours quelqu'un qui est contre, souvent le Trésor. C'est de la cuisine interne. La réalité est que le Pakistan était notre client depuis quarante ans et qu'il n'y avait jamais eu le moindre problème lié à un contrat. Pour nous, la situation était claire.
À l'époque, le versement de commissions était légal. Pourquoi DCNI a-t-elle organisé, via la société Heine autorisée par Nicolas Sarkozy, alors ministre du Budget, l'opacité du réseau de distribution des commissions?
Cela ne prouve pas que c'était fait pour masquer des rétrocommissions. Mais je comprends que la question puisse être posée. Ce système permettait d'assurer la sécurité des intermédiaires ayant influencé les décideurs. Pour préserver leurs réseaux et leur stratégie. Tout le monde, pour tous les grands contrats, procédait ainsi (...). À partir de septembre 2000, avec l'interdiction de verser des commissions, DCNI a cessé d'avoir recours à Heine.
Que vous inspire le développement de cette affaire aujourd'hui ?
Tout ce grand déballage ressemble à une orchestration. Par qui ? Nous l'ignorons (...). Ce qui nous trouble est l'irruption du duo d'intermédiaires Takieddine-El-Assir, imposé en dernière minute. Pourquoi payer 33 M€ supplémentaires alors que la vente était acquise ?
Hervé Chambonnière et Catherine Magueur (Le Telegramme)
Jean-Marie Boivin...
"Correspondances de Jean-Marie Boivin "
Un mystérieux personnage que ce Jean-Marie Boivin, homme de l'ombre qui saurait tout... Nicolas Sarkozy ferait partie de ceux qu'il aurait fait chanter. Il aurait obtenu ce qu'il réclamait, huit millions d'euros en janvier2009. Le prix du silence? Jean-Marie Boivin, a été embauché par Gérard-Philippe Ménayas, directeur administratif et financier de DCNI en 1994. Il a été ensuite celui qui ventilait aux différents bénéficiaires les commissions (et rétrocommissions?) versées en marge du contrat pour le Pakistan, via la société offshore Heine, basée au Luxembourg.
L'aval de Nicolas Sarkozy
La création de cette société, tout comme Eurolux, nécessitait l'aval de Bercy et donc de Nicolas Sarkozy. Ce dernier, interrogé il y a une semaine à Lisbonne par des journalistes a démenti: «Y a t-il une pièce qui dit ça?». Libération a trouvé le document dans un rapport de la police judiciaire du Luxembourg... Une chose est sûre, Gérard-Philippe Ménayas et Jean-Marie Boivin se connaissaient bien: ils se sont vus plus de 200 fois affirment d'anciens dirigeants de la DCN et DCNI. Les relations entre Jean-Marie Boivin et DCNI ont pris fin avec l'arrêt de l'activité commerciale de DCNI en 2001. Il lui a alors été proposé de réintégrer un poste à Paris. Il a refusé. Il aurait tout de même touché 610.000euros, c'était une clause de son contrat en cas de rupture.
Des dirigeants inondés de courriers
Nouvel épisode au tribunal... L'arbitrage donne raison à DCNI en juillet2004. Jean-Marie Boivin est condamné à payer 111.000dollars pour les frais de procédure. Il ne les paiera pas... Jean-Marie Boivin a alors commencé à adresser des missives au Président Chirac, à Michèle Alliot-Marie, ministre de la Défense, à Nicolas Sarkozy. Il inonde, (avec son associé Yves Schmit) de courriers les dirigeants de la DCN et DCNI, en faisant comme si sa mission se poursuivait. Un exemple: en 2005, rentrant du Chili, de Singapour, il veut leur en parler «personnellement» (voir les lettres ci-dessus). Il leur réclame de l'argent: 4,5millions pour arriver finalement à huit millions d'euros. Pas de contrat, ni écrit ni oral. Pas question de payer disent d'anciens dirigeants de la DCN et DCNI. Nous sommes en 2008. On apprend que, le 24janvier 2009, un accord entre un «haut fonctionnaire» du gouvernement français et Jean-Marie Boivin a été conclu sur le paradis fiscal de l'Ile de Man. Qui a payé? Et pourquoi?
H.C. et C.M.
Egalement cet article du magazine "Le Point", pour vous aider à comprendre la fillièle "K" des deux libanais, dont un certain "Ziad Takkiedine":
Le trésor saoudien des balladuriens
En 1997, Jacques Chirac et Dominique de Villepin ont empêché deux intermédiaires de percevoir une faramineuse commission occulte de près de 2 milliards de francs parce qu'ils les soupçonnaient d'être liés au financement du camp balladurien. Déjà apparus dans l'enquête sur l'affaire de l'attentat de Karachi, les deux hommes - le Libanais Ziad Takieddine et le Syrien Abdul Rahman el-Assir - devaient recevoir un pourcentage sur quatre contrats d'armement signés avec l'Arabie saoudite sous le gouvernement Édouard Balladur (1993-1995). Parmi ces marchés figure le contrat Sawari 2, qui prévoyait la livraison de frégates armées au royaume saoudien, pour un montant d'environ 19 milliards de francs (2,9 milliards d'euros).
Les documents publiés par Le Point (dans le numéro à paraître jeudi 2 décembre) révèlent que les deux hommes d'affaires, déjà imposés par le cabinet de François Léotard sur le contrat de vente des sous-marins Agosta au Pakistan et désignés sous l'appellation "réseau K", ont finalement renoncé à leurs prétentions financières sur les contrats saoudiens. Une lettre du P-DG de la Sofresa, la structure d'État chargée du suivi des grands contrats avec l'Arabie saoudite (aujourd'hui rebaptisée Odas), datée du 3 mars 1997 et adressée au prince Sultan bin Abdulaziz, ministre de la Défense de ce pays, livre le détail des commissions prévues. Le tableau joint à ce courrier atteste que, avant le feu rouge de l'Élysée, les intermédiaires avaient néanmoins déjà encaissé plus de 50 millions d'euros. L'enquête a déjà établi par ailleurs qu'ils avaient touché 33 millions d'euros sur la vente des sous-marins au Pakistan.
Les "très forts soupçons" de Villepin
Après l'élection présidentielle de 1995, les chiraquiens considéraient que cette somme pouvait être destinée à des financements politiques de leurs rivaux. Leurs soupçons visaient principalement l'entourage d'Édouard Balladur, l'ancien ministre de la Défense François Léotard et son principal conseiller, Renaud Donnedieu de Vabres.
Interrogé par le juge Renaud Van Ruymbeke, Dominique de Villepin, ancien secrétaire général de l'Élysée, a confirmé l'existence de "très forts soupçons de commissions illégitimes, voire de rétrocommissions" sur les contrats pakistanais et saoudiens, tout en affirmant que les enquêtes effectuées à l'époque par la DGSE n'avaient apporté "aucune preuve formelle". Il a cependant indiqué que les écoutes téléphoniques de plusieurs proches de François Léotard avaient montré que des liens directs existaient entre les intermédiaires et des personnalités politiques. "Dans les noms évoqués, il y avait à la fois des ministres et des membres de l'entourage des ministres", a-t-il déclaré, sans en citer aucun.
Le juge Van Ruymbeke, chargé de l'enquête financière sur les dessous de l'attentat de Karachi, a demandé au parquet de Paris, en fin de semaine dernière, d'élargir sa saisine à d'éventuelles infractions liées au contrat Sawari 2. Dans une ordonnance de soit-communiqué datée du 26 novembre - dont le site Mediapart publie des extraits -, le magistrat évoque des "éléments nouveaux" issus des dépositions de l'ancien ministre Charles Millon, de l'ex-P-DG de la Sofresa, Michel Mazens, de Dominique de Villepin et de deux cadres dirigeants de DCN, le constructeur des navires.
Le trésor saoudien des balladuriens
En 1997, Jacques Chirac et Dominique de Villepin ont empêché deux intermédiaires de percevoir une faramineuse commission occulte de près de 2 milliards de francs parce qu'ils les soupçonnaient d'être liés au financement du camp balladurien. Déjà apparus dans l'enquête sur l'affaire de l'attentat de Karachi, les deux hommes - le Libanais Ziad Takieddine et le Syrien Abdul Rahman el-Assir - devaient recevoir un pourcentage sur quatre contrats d'armement signés avec l'Arabie saoudite sous le gouvernement Édouard Balladur (1993-1995). Parmi ces marchés figure le contrat Sawari 2, qui prévoyait la livraison de frégates armées au royaume saoudien, pour un montant d'environ 19 milliards de francs (2,9 milliards d'euros).
Les documents publiés par Le Point (dans le numéro à paraître jeudi 2 décembre) révèlent que les deux hommes d'affaires, déjà imposés par le cabinet de François Léotard sur le contrat de vente des sous-marins Agosta au Pakistan et désignés sous l'appellation "réseau K", ont finalement renoncé à leurs prétentions financières sur les contrats saoudiens. Une lettre du P-DG de la Sofresa, la structure d'État chargée du suivi des grands contrats avec l'Arabie saoudite (aujourd'hui rebaptisée Odas), datée du 3 mars 1997 et adressée au prince Sultan bin Abdulaziz, ministre de la Défense de ce pays, livre le détail des commissions prévues. Le tableau joint à ce courrier atteste que, avant le feu rouge de l'Élysée, les intermédiaires avaient néanmoins déjà encaissé plus de 50 millions d'euros. L'enquête a déjà établi par ailleurs qu'ils avaient touché 33 millions d'euros sur la vente des sous-marins au Pakistan.
Les "très forts soupçons" de Villepin
Après l'élection présidentielle de 1995, les chiraquiens considéraient que cette somme pouvait être destinée à des financements politiques de leurs rivaux. Leurs soupçons visaient principalement l'entourage d'Édouard Balladur, l'ancien ministre de la Défense François Léotard et son principal conseiller, Renaud Donnedieu de Vabres.
Interrogé par le juge Renaud Van Ruymbeke, Dominique de Villepin, ancien secrétaire général de l'Élysée, a confirmé l'existence de "très forts soupçons de commissions illégitimes, voire de rétrocommissions" sur les contrats pakistanais et saoudiens, tout en affirmant que les enquêtes effectuées à l'époque par la DGSE n'avaient apporté "aucune preuve formelle". Il a cependant indiqué que les écoutes téléphoniques de plusieurs proches de François Léotard avaient montré que des liens directs existaient entre les intermédiaires et des personnalités politiques. "Dans les noms évoqués, il y avait à la fois des ministres et des membres de l'entourage des ministres", a-t-il déclaré, sans en citer aucun.
Le juge Van Ruymbeke, chargé de l'enquête financière sur les dessous de l'attentat de Karachi, a demandé au parquet de Paris, en fin de semaine dernière, d'élargir sa saisine à d'éventuelles infractions liées au contrat Sawari 2. Dans une ordonnance de soit-communiqué datée du 26 novembre - dont le site Mediapart publie des extraits -, le magistrat évoque des "éléments nouveaux" issus des dépositions de l'ancien ministre Charles Millon, de l'ex-P-DG de la Sofresa, Michel Mazens, de Dominique de Villepin et de deux cadres dirigeants de DCN, le constructeur des navires.
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