L'implication du secteur privé impérativement ...volontaire!
Depuis des mois la crise Grecque fait l'actualité, les récentes annonces de l'Eurogroupe et de l'ensemble des partenaires du plan d'aide font trembler...
Réactions violentes...
Alors que "l'initiative de Vienne" se veut comme la solution, l'Institut de la finance internationale (IIF) monte au créneau pour appeler à la plus grande prudence sur l'option retenue par la troïka , FMI, Union européenne, Banque centrale européenne. La solution impliquant les créanciers privés de la Grèce risque de provoquer "des réactions violentes de la part des marchés" estime le directeur général de cet institut reconnu comme le principal lobbyste mondial des banques.
"La voie est étroite , je ne le nie pas!" s'en est ouvert dans le Wall Street Journal Charles Dallara qui modulera son propos: "Ce ne sera pas facile, mais je ne crois pas que ce soit impossible"... Le plan d'aide qui souhaite l'implication -volontaire- du secteur privé avec pour principaux partenaires les banques et les assureurs s'annonce trés complexe. "Il faut impérativement- éviter toute interprétation d'un un défaut de paiement par les agences de notation, ce qui pourrait déclencher une réaction en chaîne et menacer le système financier tout entier!". Le plan doit impérativement éviter que son schéma ne soit qualifié d'"événement de crédit", "cette fameuse modification unilatérale des termes du contrat", ce qui déclencherait automatiquement "les produits de couverture contre le défaut de paiement, les fameux CDS!".
Depuis mercredi les négociations sont toujours plus ardues pour favoriser la participation des créanciers privés, c'est bien "le principe de mécanismes incitatifs qui est abordé dans les discussions avec les autorités", la participation -volontaire- ne devant pas devenir "un miroir aux alouettes" en forme " ...de mirage!"
Pour M. Dallara repose son analyse sur une comparaison de la mission des autorités européennes jugée plus complexe que celle du Trésor américain lorsqu'il a dû trouver une solution au problème de la dette des Etats d'Amérique latine, à la fin des années 80.
Confiance
Les Etats-Unis avaient alors mis en place le système des "Brady Bonds", empruntant leur nom au secrétaire au Trésor de l'époque Nicholas Brady, "une solution offrant aux créanciers de ces Etats d'échanger leurs obligations contre de nouveaux titres bénéficiant de garanties renforcées. L'opération avait été un succès!" précise M.Dallara dans son interview avec le Wall Street Journal. Pour lui les autorités de la troïka du plan d'aide à la Grèce seront vites confrontées à d'autres difficultés, celles déjà présentes en Zone euro "... plus graves de conséquences par l'effet domino que porterait un tel défaut ou évènement de crédit!"
Cependant M. Dallara insiste sur le fait que " les créanciers privés de la Grèce n'ont pas à craindre des pertes qui pourraient ne serait-ce qu'approcher celles subies par les créanciers qui avaient accepté les Brady Bonds. L'échange avait, en effet, inclus à l'époque une forte décote!". Pourtant même si le propos se veut en partie rassurant il met en avant le risque d'une interprétation différente par les agences de notations qui n'excluent pas le fameux effet "domino". Les signes sont clairement au rouge dans de trop nombreux états de la Zone Euro qui annonce que son mécanisme du fonds spécial européen ne sera qu'opérationnel courant 2013 voir 2014! On parlait d'une enveloppe de quelques 500 milliards d'euros, les experts préconisent un "bon tiers en plus" pour ajouter "une crédibilité utile et indispensable à la confiance... des marchés!"
Pas de plan B...
Jean-Claude Juncker s'est montré particulièrement déterminé sur le fait que ce plan n'était en rien "un plan B" , il conforte ainsi l'idée de voir le gouvernement Grec se plier aux attentes de ses partenaires, une forme de "donnant-donnant, gagnant-gagnant!", encore qu'il sera bien difficile de voir qui sera bien gagnant dans le dossier Grec. La population est clairement à bout, et même si les privatisations se renforcent, cette dernière "cartouche" utilisée risque de "mettre le feu aux poudres" si le changement et l'évolution "ne sont pas perçus" par le bon peuple de Grèce."Il y a un sérieux problème de communication dans le pays, il faut que le gouvernement communique sur le fait que toutes ses privatisations doivent limiter l'impact sur le peuple, son quotidien, mais à vrai dire, le peuple comprend bien plus cette opération comme ""la grande braderie des derniers bijoux de famille!"", pour cause... Les réformes macroéconomiques structurelles doivent faire l'objet d'une communication gouvernementale en "temps réel" et obtenir la participation de toutes les forces vives du pays, pas seulement les élites, mais bien plus tout son peuple!" Nous soufflait un haut diplomate sous couvert de l'anonymat.
Source: Interview Wall Street Journal (Edition Jeudi)
Photographie: Tous droits réservés.
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