Après de nombreuses hésitations, l'Europe s'accorde autour de la taxation de la finance, ce qui pour les professionnels est un mauvais cadeau! En effet, ceux qui se sont retrouvés comme les parfaits boucs émissaires de la crise se voient dans le collimateur de l'Union Européenne et de ses chefs d'états...
Traders en ligne de mire
"Le plus injuste dans cette affaire, c'est que si les chefs d'états qui déclarent cette guerre à toute cette profession étaient capables de s'occuper des déficits des dépenses publiques avec la même pugnacité, nous pourrions mieux comprendre leur motivation!" Nous précise un trader qui ne digère pas d'être imposé dans une nouvelle tranche à 50 % dans son pays.
C'est la France qui se veut la locomotive de cette réforme, le président Nicolas Sarkozy a précisé vouloir suivre en partie l’exemple anglais concernant la taxation des bonus bancaires 2010, il s'est fait fort de donner le détail de cette nouvelle taxe. Charmée, la chancelière allemande, Angela Merkel, serait interéssée par un système équivalent, tandis que l’Union européenne propose au FMI d’étudier une possible taxe internationale sur l'ensemble des transactions financières mondiales.
Les banques réagissent
Les banques qui jouaient la prudence avec une relative discrètion sur le sujet commencent à réagir enfin en rang toujours plus serré à l’annonce britannique puis française de cette taxation des bonus 2010. Un dirigeant d'une des plus importantes d'entres-elles en Europe, à savoir le Groupe Crédit Agricole, a bien annoncé par son directeur général Georges Pauget "que cette taxe n’a pas sa pleine cohérence". Un trader nous précisera que "C'est un peu facile de nous faire porter le chapeau de la crise, si nos banques remboursent plus vite les aides des états, nous ne sommes pas étrangers aux succès de l'émulation retrouvée des marchés, et ce dans un contexte particulier de crise, notre profession est bien remerciée, c'est sure!".
Réponse du berger à la bergère
Cette taxe exceptionnelle des bonus arrêtée pour 2010 est selon ses principaux intitiateurs pas au delà s’appuie, selon Gordon Brown et Nicolas Sarkozy, sur la conclusion que les bonus en question seront possibles parce que les Etats ont aidé les banques en 2009! C'est une véritable double peine s’insurge Georges Pauget, qui estime que les banques “ont aussi payé en contrepartie 2,3 milliards d’euros en intérêt”, après les prêts des Etats. Ce qui lui fait dire avec beaucoup de réalisme: “Nous ne devons rien!”. "L'argent du beurre..." précisera un autre trader qui trouve que cette décision est purement politique, mais "qui parle des nombreux licenciés de la profession?" Jamais Sarkozy, tout juste Brown "avec peu de cas des vies brisées..." et de conclure avec "Tous ne sont pas des Madoff!".
Jeu de la séduction électorale
Les chefs d’Etat n’entendent pas lâcher une mesure susceptible de faire grimper leur cote d’amour chez des électeurs qui veulent des coupables... Oui mais qui leur monte la tête pour mieux descendre toute une profession? Il est de bon ton de taper sur les financiers en période de crise, autant faire dans la caricature! De quoi augmenter sa cote de popularité, Louis XIV ne s'était-il pas essayé à la méthode avec Richelieu? Nicolas Sarkozy, "adepte de la méritocratie la plus exemplaire", "On pensera à l'affaire de son fils à l'Epad!" ajoute le même trader trés remonté... "Moi j'ai mon diplôme! Et le CAC 40 s'est un peu nous aussi, non?" Le président français, lui a sa petite idée, il n'en démord plus, "il faut que tout le monde passe à la caisse..." pense t'il trés fort. Il devrait étailler le profil de la taxation des bonus made in France en fait "une nouvelle tranche à 50%", comme toutes les stars...
Merkel charmée mais prudente
De l'autre coté du Rhin, la chancelière allemande, Angela Merkel, s'accomode du concept français ne cachant pas être toujours plus intéressée par l'idée dont elle dit être "charmée"! Elle soutient le tandem franco-britannique, mais tient une distance de sécurité avec les envolées lyriques de Nicolas Sarkozy, en effet elle assure que bien qu'intéressante, la mesure serait bien trop compliquée à mettre en œuvre en Allemagne qui veut maintenir son rebond économique actuel. "L'élan de la relance passe par un secteur financier émulateur et dynamique" précise la chancelière qui dirige une coalition "impossible en France et doit "prendre toute la mesure de son tour de table...". Gordon Brown est déçu, pour lui toutes les mesures visant à taxer les flux financiers n’ont de sens que si tout le monde les applique, et sur ce point il sait déjà que celà sera impossible, certaines places profiteraient bien trop vite de mesures franco-britanniques trops "cassantes pour le dynamisme de certaines places financières"...
Taxe mondiale
Alors que les américains sont en plein scandale des bonus avec l'affaire de la banque Goldman Sachs qui a dû faire une marche arrière retentissante sous la pression médiatico-politique, les Européens affichent quand à eux une volonté d'aller plus loin qu’une taxe exceptionnelle des bonus. Réunis au sommet de Bruxelles, ils ont adopté un texte pour que le Fonds monétaire international (FMI) envisage une nouvelle taxe mondiale sur les transactions financières, sur le modèle de la taxe Tobin qui est pourtant restée "dans les cartons". Le FMI qui vient de demander à la même Europe de ne pas oublier de s'occuper de ses déficits publics...
Source: Divers
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