"Le couple franco-allemand avance droit devant..." |
Quelle journée! Calé devant BFM BusinessTv et le flot des dépêches d'agences, l'ambiance est bien lourde! Alors que les allemands découvrent qu'ils vont devoir revoir leur copie, tout s'emballe... "Merkel viendra vers la BCE dès lors que les garanties seront suffisantes pour l'Allemagne, après tout, elle a de bonnes raisons pour exiger de voir pointer une véritable concorde sur la question..." En fait les allemands viennent d'essuyer un revers trés important pour lever des fonds, ceux qui financent sa dette... En effet, l'Allemagne n'a réussi à lever que 60% de la somme qu'elle souhaitait emprunter à l'occasion d'une émission obligataire mercredi. Aujourd'hui, c'est clair, Berlin a fini par être rattrapé par la crise de la dette. Comme quoi ceux qui railleaient la France sur cette même difficulté croissante ne pourront que constater que plus personne est finalement à l'abri. Cette nouvelle commence à faire des vagues, outre Rhin, on comprend que l'état de grâce vient d'atteindre un certain plafond de verre. "Il s'agit d'une invitation à peine voilée, (...) pour que le couple franco-allemand passe à la vitesse supérieure". Terminés les plans succéssifs sur le sauvetage de la Zone euro sans résultats, vous savez, ceux qui enferment toute la Zone euro dans un véritable labyrinthe. "Trop c'est trop, on en a marre, depuis le 21 juillet, on nous mène en barque! " Un calendrier toujours plus improbable "qui de réunions d'Ecofin en sommets de la dernière chance, ballade tous les acteurs économiques des marchés!"
L'ambiance est lourde, "Ils nous gonflent avec leur cinéma", on sait ce qu'il faut faire, et à chaque fois, c'est le même film: "Le fonds de stabilité financière? Évaporé! Les Euro-obligations? Ne m'en cause pas! La gouvernance? L'espoir fait vivre..." Les avis convergent sur un point, toute la communauté financière serait donc bien prise en otage par le calendrier des dirigeants de la Zone euro. Cette amplification du mécontentement intervient alors que l'agence de notation Moody's vient d'accentuer (lundi) la perspective d'une perte du triple A de la dette française, alors qu'elle avait averti que la France risquait de perdre sa note par des "coûts de financements élevés, conjugués à une perspective de croissance qui se détériore...". Mercredi, dans les colonnes des "Echos", Philippe Mills, directeur général de l'Agence France Trésor (L'AFT, service de Bercy, ministère français de l'économie et des finances) en charge de placer la dette publique sur les marchés devait enfonçait un certain clou: "La France n'est pas dans la meilleure position vis-à-vis des autres AAA de la zone euro". "Ceux qui prétendent qu'il ne se passerait rien si la France devait perdre son AAA se trompent complètement."
Tout s'accélère, la dette atteint de plein fouet une émission obligataire à dix ans de l'Allemagne, cette référence que constituait le "Bund" s'étiole, pis la référence du marché européen bat de l'aile, et pour certains: "Le fait que la référence matricielle de notre marché soit ainsi ciblée, c'est l'ensemble de la Zone euro qui perd la confiance des investisseurs étrangers, incontestablement ce très mauvais signal devra remotiver les troupes, bille en tête, le couple Angela Merkel et Nicolas Sarkozy!" Ce qu'il faut comprendre, c'est bien la nervosité croissante des marchés, "On peut parler d'un acte de défiance à l'encontre de l'ensemble de la politique économique de la Zone euro, et ce crucial besoin de parvenir au retour d'une unicité maintes fois recalée". "On passe radicalement du stade dangereux de la lassitude à la perte totale de confiance, tout devient trop "border line". Mais les fondamentaux de l'Allemagne ne sont pas vraiment la ligne de mire ainsi visée. L'objectif est bien de voir le couple franco-allemand aux avants postes du projet de la monnaie unique dans son ensemble, ses nouvelles orientations en matière de contrôle budgétaire des états, sa capacité à endiguer les poches de faiblesses et très important, la mise en place d'un plan cohérent pour activer les leviers de la croissance. "Il faut passer à la vitesse supérieure, les exigences sont nombreuses, les indicateurs sont formels il faut passer à la vitesse supérieure! " L'annonce de la difficulté obligataire allemande a porté un coup dur à l'euro, contribuant à le faire tomber sous les 1,34 dollar dès la fin de matinée. Même si elle ne peut signifier pour l'instant une pénurie de refinancement pour le budget allemand comme devait le confirmer l'Agence financière allemande, (l'organisme responsable de l'émission équivalent de l'AFT, agence française du trésor), il faut bien conclure à une nervosité croissante des marchés. La Commission européenne est montée au créneau pour remettre les allemands au devant de leur responsabilités, l'inflexibilité allemande est clairement visée. José Manuel Barroso, président de la Commission a décidé de relancer le débat sur les thématiques qui bloquent sur l'autel de la première puissance économique de la Zone euro. Comme celles de l'émission d'euro-obligations ou d'intervention massive de la Banque centrale européenne en passant par une gouvernance économique renforcée, jugée plus positivement par les allemands" Objectifs "qu' il sera difficile sinon impossible de maintenir une monnaie commune", a prévenu le président de la Commission. "Les allemands lui trouveront certainement un point positif par le droit d'ingérence, assorti de mesures renforcées dans le cas de pays en déficit... excessif!" Une option ardemment réclamée par l'Allemagne qui n'est pas disposée pour l'ensemble des nouvelles propositions "Des interrogations subsistent sur les modalités qui prévoient un contrôle plus étroit des autorités européennes sur les finances publiques des Etats, comme par exemple un droit de regard de la Commission, de l'Eurogroupe, et des ministres des Finances des 17 pays de la zone euro, sur les projets de budget avant qu'ils ne s'appliquent. Il faut lire entre les lignes, ce que les allemands font le mieux!" (...) "Cependant, un consensus se dégage sur l'importance de voir l'équivalent d'une règle d'or s'appliquer à l'ensemble des états membres. Plus que jamais, en Zone euro, on voit l'importance de la discipline budgétaire pour les dix-sept membres afin d' éviter que la crise qui touche de plein fouet l'Italie, ou l'Espagne, ne se propage à l'ensemble de l'Union monétaire, y compris un pays comme la France." En contre-partie, le président Barroso propose une solidarité financière renforcée dans la zone euro par la création des euro-obligations "qui viendraient conforter le mécanisme de mutualisation des emprunts publics des pays de la zone euro" dont "elle pourrait apporter des bénéfices énormes". Dans l'ensemble, les économistes pensent "qu'il bien faudra plus qu'une adjudication ratée" pour faire bouger le gouvernement allemand, le "ratage du Bund" (Allemagne qui n'a réussi à lever mercredi que 60% de la somme qu'elle souhaitait emprunter à l'occasion d'une émission obligataire, placée qu'à hauteur de 3,6 milliards d'euros contre une offre initiale de 6 milliards d'euros) ratage donc, qui ne serait pas de nature à rendre plus flexible Angela Merkel qui doit rencontrer ce jeudi Nicolas Sarkozy à Strasbourg. "Mario Monti sera présent pour rassurer ses deux principaux partenaires de la Zone euro, il devrait subir bien moins de pression, la France et l'Allemagne étant, elles aussi plus que jamais dans la tourmente". "L'objectif de cet opus est bien d'accélérer le plan de sauvetage de l'euro, d'affirmer une cohérence retrouvée entre la France et l'Allemagne qui feront le point sur la situation de l'Italie..." Souhaitons que le président français soit en capacité de rendre moins inflexible les allemands sur les attentes anti-crise émanant de l'ensemble des autres états de la Zone euro, la récente douche froide sur le Bund devrait y contribuer, "tout au moins donner le change à des débats plus équilibrés..." A suivre
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