"L'opus des ministres des finances désamorce la guerre des changes..."
Depuis quelques semaines, le climat devenait fort détestable lors des différents conciliabules qui préparaient le G20 de Séoul. Le G20 s'est vite retrouvé confronté à ses fondamentaux, ceux qui font la réalité économique mondiale d'après crise... Les vingt plus grandes économies de la planète devaient trouver une issue honorable à la mission salutaire que doit continuer d'incarner le G20.
Ce vendredi, rien était gagné! Dès l'arrivée des nombreuses délégations, le bruit persistant d'un "protectionnisme se généralisant" était toujours de mise...
Le directeur général du FMI (Fonds Monétaire International) Dominique Strauss Khan avait pointé dès la semaine passée, le risque actuel de la guerre des changes, mais vendredi, de nombreux acteurs campaient toujours sur leur position!
C'est une lecture objective des faits sur les marchés qui donnait enfin au FMI l'occasion d'une édifiante démonstration des actuelles luttes monétaires protectionnistes qui font rages. Rejoint dans son analyse par le secrétaire d'état au Trésor américain, Timothy Geithner, qui devait expliqué Samedi à Gyeongju: "la nécessité pour les grands pays exportateurs de réduire leurs surplus pour rééquilibrer l'économie mondiale". S'offrant ainsi un déplacement du centre de gravité de la question ouverte de la guerre des changes vers les excédents commerciaux... Évitant un contentieux frontal avec l'annonce de la délégation américaine qui va jusqu'à proposer de limiter à 4 % du PIB le surplus des comptes courants d'un pays. Une véritable bombe pour la Chine, le Japon et l'Allemagne, ainsi que les producteurs de matières premières comme l'Australie ou l'Arabie saoudite qui mettent immédiatement leur veto. Ouvrant ainsi un boulevard à la réfléxion constructive si chère à Dominique Strauss Khan dont le G20 charge le FMI de contrôler les comptes courants de chaque pays, pour s'assurer que les surplus commerciaux se maintiennent à un niveau «soutenable».
Le président sud coréen avait déjà fait sienne la cause. Lee Myung-Bak avait annoncé en préambule qu'il ferait "tout pour empêcher les ministres des finances du G20 vers un retour cuisant" et donc aux conséquences catastrophiques pour le G20 de Séoul... et donc son pays.
Car est-il besoin de repréciser ici que la Corée du Sud était bien un de ses acteurs promoteurs de la guerre des changes et donc du fameux retour au protectionnisme...
" Le dirigeant sud-coréen avait promis d'empêcher les ministres des Finances du G20 de rentrer chez eux s'ils ne trouvaient pas un accord ce week-end pour désamorcer la guerre des changes. À Gyeongju, la menace du président Lee Myung-bak a porté ses fruits" résumera Christine Lagarde, ministre français de l'Economie et des Finances en ajoutant: "Nous sommes arrivés en Corée pleins d'appréhension, nous en repartons avec grand espoir".
Les ministres des Finances et gouverneurs de banque centrales du G20 se sont engagés à établir des taux de change davantage déterminés par le marché et à résister à toutes les formes de mesures protectionnistes.
Après de nombreuses et pénibles tractations sous cape, les ministres des Finances des vingt plus grandes économies de la planète ont accouché d'une trêve pour désamorcer la guerre des changes en proposant vouloir s'accorder sur une meilleure évaluation des monnaies mondiales lors du sommet du 11 novembre prochain.
C'est une demi victoire pour les Européens et les Etats-Unis qui dénoncent la sous évaluation du Yan et une mise au pas des pays exportateurs de l'Asie. Pays qui comme la Corée du Sud et le Japon jouent sur leur devise pour favoriser l'export. L'accord de Gyeongju pourrait rester lettre morte puisque le FMI n'a pas de pouvoir contraignant comme l'a rappelé Dominique Strauss-Kahn. Directeur général du Fonds qui veut logiquement pouvoir compter sur un mandat renforcé et étendu pour le FMI qui devra pouvoir contrôler les comptes courants des pays visés par la mesure.
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