Thursday, May 9, 2013

Affaire Bommeleeër: Stay behind, l'effet d'une bombe! (Exclusif)

                  

        "J'en ai marre!": Le sympathique premier ministre, Jean-Claude Juncker.
                   (Lors de son audition en commission d'enquête parlementaire le 7 Mai 2013.)



Luxembourg le 8 Mai 2013

Depuis le début du procès dit "Bommeleeër",  le Grand-Duché de Luxembourg se découvre un passé en rien différent de ses voisins, des états contraints par les nombreux effets de la guerre froide...
 A Luxembourg, les langues se délient à mesure des nombreuses audiences du procès en cours, les rebondissements sont toujours plus conséquents...


Questions...


Alors que le premier ministre, ministre d'état vient de donner ses vérités à la commission d'enquête parlementaire (Ndlr: Le 7 mai 2013, voir notre article en référence.), beaucoup de points restent à éclaircir. Les avis sont partagés sur les explications de Jean-Claude Juncker. Partagés entre réelle sincérité et incohérences du premier ministre luxembourgeois, les observateurs considèrent que Jean-Claude Juncker "s'est aménagé un logique couloir" jusqu'à son passage devant la Cour du procès "Bommeleeër", "Une posture logique, mais rien de nouveau sur des faits irréfutables, loyer de Gérard Reuter, Licio Gelli à Luxembourg en "couveuse", les écoutes et enregistrements clandestins du premier ministre luxembourgeois par ses propres services secrets, la découverte bien tardive d'une seconde réserve d'archives au château de Senningen..." précise notre source.

Il faut comprendre que le dossier est particulièrement complexe, ce pays qui trône au coeur de l'Europe est également un de ses éminents membres fondateurs. Comprendre le dossier "Bommeleeër" c'est à coup sûr soulever le couvercle d'une boîte de Pandore, toujours plus "explosive". A noter la récente information de RTL Luxembourg qui diffuse un document "explosif" sur la formation de certains membres  luxembourgeois en "détachement" en Grande-Bretagne pour le compte des opérations spéciales, démontrant une formation comme l'utilisation et la maîtrise des explosifs, le ministère d'état a répondu que cette information serait que pures allégations.. Cependant on s'étonnera d'une telle levée de bouclier dès lors que "la maîtrise des explosifs est un fait logiquement acquis à la formation des membres du réseau, principalement pour des responsables en charge des questions de la formation opérationnelle" comme ceux des membres du réseau "Stay behind", qui visiblement reste toujours au devant de l'actualité!... "Ce qui est sûr, on n'a pas envoyé des quidams luxembourgeois pour uniquement savoir comment faire le thé!" insiste une de nos sources avec humour. 
Aujourd'hui, ce sont les services secrets luxembourgeois ou SREL qui tiennent le haut de l'affiche, demain, il s'agira de démontrer la nomenclature de l'édifice "Stay behind" et les personnalités politiques qui peu ou prou, sont étroitement liées au contexte et donc à l'histoire de cette série d'attentats sur deux années, "1984,1985,1986, points culminants d'une édifiante décade, pour ne pas dire décadence!" Une mauvaise série enferrée dans le contexte particulier de la guerre froide, et plus particulièrement de sa sortie réglée "En pilotage automatique..." . Des méthodes jugées délicates, dont l'objectif primaire était bien d'instiguer un cadre confusionnel pour servir un objectif stratégique: "Dont nombreux aiment à penser pour l'unique stratégie d'une politique dictée par un cahier des charges longtemps réduit au simple secret, celui de la lutte ouverte entre les deux blocs de l'après-guerre, Est, et Ouest! Une guerre froide qui devait s'avérait parfois trés chaude..." Nous commente une de nos sources.

Le plus grave est bien la tournure actuelle des évènements, "...de nombreux  parlementaires de la Chambre des députés du Grand-Duché de Luxembourg (Ndlr: démocratie parlementaire monocamérale.) ont à présent la ferme conviction d'avoir été balladé pendant de  trés nombreuses années, "Et pas par n'importe qui!" Certainement pas moins pour n'importe quoi... "A l'évidence, plus on avance, plus la liste des pedigrees s'allonge et s'étoffe, mais avec un effort de mémoire trés collective, il y a des évènements qui par leur calendrier et leurs méthodes, l'immixtion du SREL ( Service du renseignement luxembourgeois) ou certaines initiatives (?) de membres en électrons libres dans les différentes étapes de l'affaire, Ecoutes diverses, enquêteurs privés, tentative de manipulations en tout genre,  (...) Une chronologie faisant toujours plus force à une démonstration qui suggère "une logique toute autant édifiante!" (...) " Prendre point par point la genèse de certains de ses mêmes pedigrees va permettre de recouper des destins pour le moins trés curieux, pour le pire, trés évocateurs dans leur fulgurance!"


Mapping...


De nombreux experts planchent sur le "Mapping" (Ndlr:terme du renseignement ou cartographie en français.) des différents acteurs de cette partition, "Ceux dont on parle déjà, et ceux qui se terrent dans leur tanière..." insiste notre source qui nous précise que le travail de certains experts en herbe pourrait venir compléter le mapping d'une époque plus lointaine dans le passé, c'est à dire lors des faits... (NDLR: Depuis des mois, des vaillants blogueurs locaux se sont lancés dans cet exercice.). Car il est loin le temps où la piste d'un paravent Stay behind "n''était que pur fantasme!", idée raillée pendant de nombreuses années et "...même enterrée un temps avec le sceaux de l'état, appelant à la mesure et au bon sens de ses élites, les fameux aujourd'hui fumeux garants de la démocratie, et ce pour ne jamais devoir tomber dans le piège de la médiacratie!" croit savoir une de nos sources.

Il est intéressant de voir comment pendant de nombreuses années, "Certains hommes d'état, se sont lancés dans des diatribes parfois trés envolées pour porter le discrédit là où l'opinion publique semble vouloir aujourd'hui replacer certains curseurs à leur juste hauteur!" (Ndlr: Les récentes enquêtes de l'opinion politique confirment cette analyse.) D'autant plus fortement depuis que le bon peuple de Luxembourg peut mesurer la qualité de ses services secrets, "dont il nous faudra dissocier ce dossier spécifique d'autres missions plus efficaces, plus empreintes de normalité pour la mission matricielle d'une telle officine d'état, par ailleurs en pleine restructuration que d'aucun jugera, urgente et donc salutaire!"(...) "Dans le job, on travaille en réseaux, les services luxembourgeois sont plutôt préssés par d'autres grands "amis" entre guillemets, de faire un certain ménage, certains possibles débordements commencent à irriter en hauts lieux..." Comprendra qui pourra... Car dans le genre, les services secrets luxembourgeois semblent avoir des problèmes de recrutement, "un des rares services qui ne fait pas appel au concours, et pense "ramasser ses meilleurs éléments autour d'une bonne bière..." (...) "Soyons sport, cela existe, mais croyez-moi, uniquement pour des pointures!" (...) "A Luxembourg, sans mauvais jeu de mots, c'est la roulette russe, un jour on gagne, mais force est de constater avec cette affaire 'Bommeleeër", ils risquent de perdre beaucoup!" En tous cas pas des éléments secondaires "qui remerciés, veulent aussi remettre certains curseurs à leur juste hauteur!" Il faut dire qu'ils ont un intérêt à s'expliquer, "Dans le renseignement, en mode Titanic, c'est le commandant d'abord, les femmes, et les enfants plus tard..." humour cinglant pour le moins glaçant, chacun peut comprendre que le haut de l'affiche est toujours protégé, comme quoi il est possible d'expliquer les choses avec ce brin d'humanité... Car "Certains veulent toujours jouer la montre!" à Luxembourg ,le temps c'est aussi de l'argent, "Gerard Reuteur, ancien patron de la Cour des comptes du pays  en charge de valider les comptes du SREL, le sait, son loyer étant payé par un ancien des services secrets qui s'est reconverti dans une boîte "Énigmatique" (Ndlr: Doux nom  des espions pour les services de la sécurité informatique, référence à l'encodeuse allemande "Enigma"), là aussi, tout est normal, on parle bien d'une "mise en couveuse pour qui devait se taire", sauf que..." L'homme s'est mis à table, au menu, une présumée rencontre en 2006, véritable comité restreint  entre l'actuel premier ministre, ministre d'état, un Jean-Claude Juncker accompagné de son dauphin (bon nageur en eaux troubles?) , aujourd'hui actuel ministre des finances, mais plus intéressant, ministre de la justice à l'époque, un Luc Frieden qui vient de signer la paix dans l'épineux  dossier de la guerre des paradis fiscaux, comme quoi, cet état a toujours de grandes capacités d'évolution... Une rencontre ou monitoring pour le chef de l'état qui devait comprendre que la thèse du "Stay behind" faisait bien l'objet d'une théorie retenue par ses services (des mémoires (7) ou rapports  commencent à circuler jusqu'au Palais de justice de Luxembourg... ), "Les mêmes services secrets qui sont inféodés à leur "chef suprême" entre guillemets, c'est à dire Son Altesse le Grand-Duc Henri de Luxembourg dont la chronique médiatique du frère Jean nous a vite éloignée, un temps seulement,  de la lumière de son père éponyme, dont les faits de guerre sont plus en phase avec le respect qu'ils suggèrent à jamais..."Précisera notre source.


Experts...
 Pour l'heure, il est vrai que les sorties de Gérard Reuter et d'André Kemmer en commission d'enquête parlementaire sur le SREL, partagent plutôt nos sources: "On sait d'où ils débarquent, quand je vais en croisière avec ma femme, c'est moi qui fait le choix de la destination, pas l'agence!" Là aussi comprendra qui pourra... Pour une autre source: "RTL est un média loyal, j'aime à le penser, les journalistes sont toujours près du Mille, sans le travail des médias luxembourgeois, le carton serait resté à la cave, ou  peut-être encore dans le placard du château!" (Ndlr: Une deuxième cache des archives du SREL vient d'apparaître "par miracle"  (- ?- ) au château de Senningen), "Une pochette surprise de dernière minute qui ne fait pas rire tout le monde, certainement  pas les meilleurs députés de la commission d'enquête parlementaire du SREL!'', pas moins la juge du procès en cours de l'affaire "Bommeleeër" et les avocats de la défense des deux accusés, visiblement irrités à l'annonce de cette énième démonstration de la légèreté du déroulé des enquêtes. "Les avocats sont en droit de crier au scandale, les enquêtes manquent cruellement de sérieux, on devrait immédiatement transférer les primes données aux intermédiaires flottants du  SREL qui s'enfonce,  aux enquêteurs de la Police sous forme de primes de résultats!" Résume une de nos sources qui nous précise que "Le patrimoine de certains responsables politiques de l'époque des faits devrait être méticuleusement détricoté dans le détail, car certains connaissent depuis longtemps la logique des primes de résultats!" 



L'effet d'une bombe?


Il est vrai que depuis le début du procès, de nombreux experts s'intéressent aussi à la sphère de la WACL, exemple non exhaustif, "Cette "filiale" de la CIA -de l'époque-, qui composée en partie d'anciens membres de la SS  (?) ou de politiciens de tous bords, s'était organisée comme la vitrine politique des opérations les plus édifiantes de la logique de cette même époque!" D'ailleurs, une réunion annuelle marque les esprits pour s'être tenue dans les murs de l'hôtel Sofitel de Luxembourg en 1986, pour une de nos sources: "Une édifiante démonstration d'un happy-end un peu trop marqué, si vous faite un bref travail sur certains pedigrees présents ce jour là, vous allez donner un "Mapping" intéressant à vos lecteurs! Vous allez comprendre sans devoir imaginer vous jetter d'un pont ce qu'est le saut à l'élastique!" précise avec humour cette même source. Justement, on peut aussi s'intéresser à Licio Gelli, qui devait s'inviter dans les fins esprits de ce procès à Luxembourg pour s' être lui même réfugié au Grand-Duché, un temps, alors en fuite. "Qui sont ses braves âmes qui devaient organiser le transfert du "précieux colis" et même lui assurer un numéro de sécurité sociale (NDLR: selon certaines sources officielles, élément confirmé.), "Qui s'intéressera à la société "Chinon"? Qui nous parlera dans un autre registre, des filiales de la banque "Ambrosiano", d'un holding du Vatican présent à Luxembourg dès 1929!" nous questionne une autre source qui complétera: "La secte MOON (NdLR: En partie trés liée à la WACL, tout comme son financement,  d'après certaines sources concordantes du renseignement.) "Certains observateurs s'intéressent à une  de ses présumées "filiales" entre guillemets,  celle d'une coïncidence jugée troublante, (...)  N'est-elle pas présente à Luxembourg, depuis quand? Plus important, comment?-(?)-Qui viendra s'intéresser au détail des relations d'une personnalité dont la vente d'un bien historique et familal  lié à l'histoire de ce pays devait faire l'objet d'un véritable scandale? " (...) "Il est toujours intéressant de s'intéresser à la genèse de certaines personnalités, comment des destins se retrouvent ainsi détournés  -(?)- pour parfois venir se croiser avec ceux d'autres éminentes personnalités en responsabilité à une  époque donnée! Qui se souvient du scandale ECHO?". (Ndlr: Selon certaines sources, détournement présumé de fonds d'aides communautaires sous commission Santer, le site "Finance Offshore" vous renseignera dans le détail trés prochainement.) - Il faut dire que depuis l'affaire Bommeleeër et donc du SREL (Ndlr:services secrets luxembourgeois.), les langues se délient au pays! A mesure des nombreux rebondissements acquis au procès, c'est le moins que nous puissions en déduire.   (Ndlr:Cette piste est effectivement reprise par des observateurs locaux, mais plus intéressant, c'est l'édifiante chronologie de l'ensemble de ses évènements, elle instigue une réflexion... toujours plus ordonnée! Souhaitons-le... La vigilance doit nous permettre de différencier bonnes et mauvaises langues, cependant les rebondissements sont effectivement toujours aussi fréquents...)



Pour l'heure "Finance Offshore" s'intéresse trés sérieusement à certaines de ces informations, la raison réside dans le fait inépuisable que Luxembourg est aussi une place financière internationale dont le secret bancaire a toujours caractérisé  l'intérêt pour de nombreux réseaux au même titre que la Suisse par exemple. Il vous sera bientôt possible de comprendre l'intérêt porté à cet aspect de l'affaire "Bommeleeër" et le paravent "Stay behind" dont nous souhaitons vous apporter un éclairage serein, mais au combien déterminé. Nous avons d'ailleurs bon espoir, tant les journalistes du Grand-Duché semblent garder une bonne main sur cette affaire dont il faut déjà leur reconnaître une détermination sans faille et un travail d'enquête à faire pâlir des enquêteurs de police en charge de l'affaire "Bommeleeër", ceux d'un passé si peu glorieux ...





Petite séance de rattrapage...

Cet excellent documentaire compulse l'histoire du réseau "Stay behind", lors de sa première diffusion devant notre comité de rédaction, une impression générale s'est dégagée. En ordre, les similitudes entre les évènements, la méthodologie, et finalement les conséquences, les coïncidences se sont avérées trés troublantes, on y parle de l'historique, la genèse, les ramifications du "Stay behind", les évènements italiens et notamment de Licio Gelli, -un temps en couveuse à Luxembourg-, les attentats belges...





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Bien comprendre la logique "Stay behind"...



Notez bien, chers lecteurs: Le Titre présenté dans cet excellent mémoire cible une époque de ce réseau, cependant à la lecture de celui-ci, il s'avère beaucoup plus exhaustif sur la genèse du "Stay behind" et donc jusqu'aux "derniers faits d'armes", comme ceux qui nous intéressent au -plus haut point- dans le cadre précis du procès "Bommeleeër" en cours à Luxembourg... Ce travail permet de faire le mapping du réseau, ses actions, et finalement tente à renforcer la théorie que Luxembourg était clairement  membre actif  du dispositif, de fait global...  (cf: ACC/ STB...)




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"La racine de l'arbre qui cache la forêt"...


"Stay behind", le précèdent Belge...

Nos amis belges se lancèrent aussi dans l'épineux dossier "Stay behind" suite à d'odieux attentats dont les "Tueries du Brabant"..., ces articles vous démontrent l'édifiante chronologie, et des évènements qui nous renvoient au dossier de l'affaire "Bommeleeër" (Commission parlementaire, contexte historique, méthodologie, conséquences...). Ces articles sont issus des archives du grand quotidien belge "Le Soir". (NB: Sauf les illustrations.)






Le rapport du Sénat Belge "Stay behind"...




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Le Soir, grand quotidien belge...


Melchior Wathelet revient à la Cour européenne de Justice (arch. GDS)  
 Avrill 2012: Melchior Wathelet, nommé avocat général à la Cour européenne de justice.
“ Cela va me changer du quotidien. Je viens d’envoyer toutes les lettres de démission qui s’imposaient ”,
explique l’ex-vice Premier ministre.




MELCHIOR WATHELET: «JE CONNAISSAIS L'EXISTENCE DE GLADIO!»

Lu dans "Le Soir" grand quotidien belge.)

Samedi 9 février 1991
Le ministre de la Justice témoigne devant la commission sénatoriale
Melchior Wathelet: «Je connaissais
l'existence du réseau Gladio»
Les services secrets? «Un équilibre entre la confiance et le contrôle»

C'est le ministre de la Justice, Melchior Wathelet, qui était l'invité, hier, de la Commission d'enquête sénatoriale sur le réseau Stay behind, également appelé «réseau Gladio». Un témoignage lucide, courageux, et à mille lieues des discours démagogiques si souvent entendus. Un témoignage, de surcroît, en contradiction avec ceux de MM. Coëme et Tobback.
Les questions fusent sur les bancs des sénateurs. D'abord du président de la Commission, Roger Lallemand, puis de MM. Erd-man, Hasquin, Arts, De Beul et Diegenant. Qui connaît les noms des membres de Gladio? Quels liens le Stay behind belge avait-il avec l'Otan? N'y a-t-il jamais eu de liens entre ces réseaux «officiels» et d'autres (la Ligue mondiale anticommuniste - WACL, Paix et liberté, Milipol)? Quand le ministre a-t-il été prévenu?
«MOI, JE SAVAIS»
Une première réponse tonne comme l'orage dans la salle du Sénat où sont réunis les commissaires: J'ai été prévenu, dit Wathelet, dès le tout début, dès mon entrée en fonction. Par l'Administrateur général alors en fonction, M. Raes. La mode est aux scandales, aux cris de vierges politiques outragées, mais Melchior Wathelet n'en a apparemment cure: courageusement, il laisse entendre que lui, il savait tout ou presque, contrairement à ce qu'affirment certains de ses collègues. J'ai su depuis le début qu'il y avait ce réseau qu'on appelait «Harpoon» (ndlr: du nom des nouveaux postes de radio qui devaient lui être remis). Qu'il y avait l'opération Stay behind. Que la démarche la plus importante de la Sûreté à cette époque était de mettre en place ce réseau Harpoon. J'ai été mis au courant de la procédure engagée en 1984 pour l'achat de ces radios. J'ai été informé des exercices (particulièrement pour ceux qui avaient un caractère international). J'ai même envoyé l'un de mes collaborateurs à l'un de ces exercices, en Allemagne. Voilà donc, enfin, un ministre qui a exercé les contrôles qui convenaient, et posé à temps les bonnes questions!
Mais Melchior Wathelet va plus loin. Vous mêmes, dit-il aux parlementaires, aviez de fins limiers parmi vous. Le 16 juin 1984, M. Burgeon (député PS), demandait au ministre de la Justice pour quelle raisons le Conseil des ministres avait accordé un crédit de 10 millions à la Sûreté. M. Gol lui avait répondu de façon sublime: «La décision a été motivée par les nécessités de la Sûreté extérieure de l'Etat.»
UNE PROMESSE À RESPECTER
Mais le ministre de la Justice va bien plus loin. À propos de l'identité des agents au service de la «Section spéciale», il remarque que promesse a été faite à ces personnes, avec l'autorisation du gouvernement, de protéger totalement leur identité. Une promesse, souligne-t-il, qui était d'ailleurs une condition de leur engagement. J'estime que je dois respecter cet engagement pris au nom de la Belgique. C'est un problème d'efficacité, de confiance, de contrôle. La difficulté, c'est de trouver un équilibre entre la confiance et le contrôle. Si le secret nécessaire au fonctionnement de ces services est bien protégé, alors l'inefficacité du contrôle augmente. Si par contre l'efficacité des contrôles est accrue, c'est aussi l'efficacité de ces services qui risque d'être atteinte. Nous devons chercher des méthodes adultes pour atteindre un niveau satisfaisant de transparence et de contrôle démocratique sans entraver l'efficacité de ce type de services.
 Mais aujourd'hui, j'ai les plus grandes inquiétudes sur nos capacités à maintenir un secret. Je fais le pronostic qu'à l'issue de vos travaux vous aurez encore et toujours des doutes, des sentiments mélangés. Vous aura-t-on tout dit? Vous aura-t-on livré toutes les listes? Complètes. Je crois qu'il faut respecter a priori le travail de ces gens. Si nous ne pouvons nous défaire de soupçons à leur égard, si nous ne sommes pas capables de leur accorder un minimum de confiance, de prendre un minimum de risques, il reste à notre démocratie un autre choix : celui de ne pas utiliser de tels services. Dans l'emballement de la découverte de ces réseaux, plusieurs pays en ont décidé la dissolution. Peut-être sans bien faire le calcul du capital ou du savoir-faire qui y avait été accumulé.
Sur les questions concrètes, Melchior Wathelet est tout aussi clair que dans son exposé «théorique» : Légalement, Stay behind n'avait aucun rapport avec l'Otan. Mais j'ai le sentiment que, concrètement, les liens étaient étroits... Je n'ai pas connaissance d'agents ayant appartenu parallèlement à des réseaux privés. Si ce devait être le cas, ce serait une trahison... Je ne sais si des gendarmes faisaient partie de Stay Behind. Cela ne m'étonnerait pas. Cela aurait été une bonne mesure compte tenu des missions confiées à ces agents dans un contexte de confiance. Cela ne me paraît pas anormal si c'était dans un but patriotique. Même si le mot patriotisme est ambigu et bien moins clair aujourd'hui qu'au lendemain de la guerre.
Au-delà du témoignage de Melchior Wathelet, hier au Sénat, plusieurs informations concernant l'enquête nous sont encore parvenues. Hier matin, Guy Coëme a remis en mains propres aux magistrats émérites Trousse et Dubois la liste des militaires qui faisaient et avaient fait fonctionner Stay behind au service général de renseignement de l'armée. Le ministre de la Défense a encore reçu, hier, une série de documents belges qui étaient «en dépôt» dans les services secrets britanniques, mais ils n'ont pas encore été livrés à la Commission au travers des «gardiens du secret» que seront ces deux (voire trois?) magistrats. D'autre part, on nous a laissé entendre récemment, dans des milieux proches du service de renseignement militaire, que tous les documents encore à Washington pourraient ne pas être remis aux autorités belges et que, même si les listes d'agents civils de Stay Behind sont rapatriées... ceux qui en détiennent les clés de décodage auraient fait le choix de ne pas les livrer à la Commission d'enquête ni même aux «sages» choisis par elle.
ALAIN GUILLAUME





Siège du gouvernement Belge, rue de la Loi à Bruxelles...

GLADIO:LE GOUVERNEMENT DISSOUT ET PASSE LA MAIN AU PARLEMENT

Samedi 24 novembre 1990
Gladio: le gouvernement dissout
et passe la main au Parlement
Jeudi: débat-déballage au Parlement avant une discrète Commission d'enquête?

Quinze jours après le déclenchement de «l'affaire Gladio», le discours gouvernemental sur les réseaux de résistance clandestins «Stay Behind» reste à ce point «nuancé» qu'il en paraît hésitant, confus, voire ambigu. Hier au Conseil des ministres, le ministre de la Justice, Melchior Wathelet, et son collègue de la Défense, Guy Coëme, ont rapporté les résultats des enquêtes administratives menées dans leurs services de renseignement: la Sûreté de l'Etat et le Service général de renseignement (SGR). Après trois heures de débat, comme on s'y attendait, les ministres décidaient de supprimer «Stay Behind» en Belgique.
A l'issue du Conseil, Wilfried Martens a fait une brève communication à la presse: Le Conseil des ministres a décidé de supprimer le service SDRA-8 et le Service spécial existant respectivement au sein du SGR et au sein de la Sûreté de l'Etat. Les ministres de la Justice et de la Défense ont été chargés de l'exécution de cette décision. Le gouvernement a en outre décidé d'apporter sa pleine collaboration à d'éventuelles commissions d'enquête parlementaires sur ce dossier, si celles-ci étaient constituées.
Pressé de questions, le Premier ministre a expliqué que les enquêtes administratives lancées à la Justice et à la Défense étaient bien terminées, et que le Conseil des ministres en avait obtenu les résultat. La conclusion évidente en était que ces réseaux sont devenus totalement anachroniques. Wilfried Martens a ajouté: Nous n'avons pas d'indications permettant de penser qu'il y a des liens entre ces réseaux et les grandes affaires criminelles des dernières années.
 Mais le gouvernement ne dispose pas des moyens d'enquête que par contre une Commission d'enquête parlementaire pourrait obtenir. Une commission d'enquête parlementaire pourrait examiner tout ce dossier d'une manière judiciaire.
A chaque question précise ou «pointue» qui lui était adressée, le Premier ministre a refusé de donner une réponse, assurant que les deux ministres concernés s'expliqueront sur tout cela la semaine prochaine (jeudi), au Parlement.
Par contre, à la question de savoir si lui-même était informé, Wilfried Martens a sèchement répondu: Non. Et je trouve que c'est anormal. Nous aurons l'occasion, après les réponses apportées au Parlement, d'en tirer les conclusions politiques. Wilfried Martens ajoute cependant: J'étais au courant de l'existence d'une Section spéciale à la Sûreté de l'Etat, chargée d'assurer, en cas d'occupation du pays, les communications entre des réseaux de résistants et un gouvernement en exil.
Jusqu'ici, on n'a pas entendu dans le cadre de cette affaire le ministre de la Justice Melchior Wathelet, responsable de la Sûreté de l'Etat, elle aussi active dans «Stay Behind» (uniquement, semble-t-il, pour la gestion du système de communications). Interrogé hier par nos soins, le ministre a fait savoir que si une commission parlementaire devait voir le jour, il y apporterait tout son concours. Il estime qu'une telle commission devrait oeuvrer dans une grande discrétion et décider elle-même de ce qui peut être rendu public. Melchior Wathelet ajoute qu'il était bien au courant des activités internes de la Sûreté dans le contexte de «Stay Behind»... et à la question de savoir s'il se sent «floué» par ses services depuis les dernières révélations faites à propos de ce réseau, il ne répond que par un sourire.
ALAIN GUILLAUME






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  Guy COEME, ministre qui plus tard devait démissionner...
                          

GLADIO : GUY COEME DEVAIT SAVOIR...

Vendredi 10 mai 1991

Dès mai 1990, un courrier adressé au ministre de la Défense pointe le doigt sur le «Gladio» belge.

C'est en fait à la mi-mars 1990 que le général Charlier, chef d'état-major général des forces armées belges, allume la mèche de ce qui va devenir l'«affaire Gladio» belge. Dans le cadre de son plan de restructuration, le général - «couvert» par le ministre de la Défense - décide en effet à ce moment de restructurer le Service général de renseignement (le SGR, notre service secret militaire).
Effet immédiat de cette restructuration: les effectifs de la section SDRA-8, celle qui gère, on le sait maintenant, le «Stay Behind belge», doivent être réduits de 50 pour cent. C'est, indirectement, l'arrêt de mort du réseau de résistance clandestin créé à l'aube des années 50 par le gouvernement belge.
Une sage décision? Peut-être. Même les «gladiateurs», les membres occidentaux de la structure Stay Behind, débattaient entre eux de l'utilité moderne de leur organisation et des transformations qu'ils pourraient suggérer à leurs gouvernements et à l'Otan.
Mais cette question précise n'est pas encore d'actualité, à la mi-mars 1990, pour le colonel Bernard Legrand, patron du SDRA-8. L'officier qui dirige depuis sept ans le réseau clandestin militaire se soucie de deux choses: le sort qui sera réservé à ses hommes, promis à mutation, et les formes observées par ses chefs de corps pour défaire ce qu'un gouvernement avait fait.
Par sa voie hiérarchique, le colonel demande donc à ses supérieurs de revoir leur décision. Il demande à «passer au rapport» et s'explique par écrit. Des appels sans suite qui le poussent finalement à demander à être admis au cadre de réserve... et à contacter un parlementaire, l'ancien ministre (PRL) de la Défense nationale, Charles Poswick, également président de la commission de la Défense à la Chambre.
Dans une lettre du 17 septembre adressée au général Van Calster (patron du SGR), le colonel Legrand écrit: (...) Je me permets de vous rappeler qu'en tant qu'officier je place le pouvoir législatif de mon pays au-dessus de tout autre pour ce qui concerne ma mission particulière. Dès lors, si l'état-major général semble vouloir ignorer les décisions d'un comité ministériel de défense (qui a créé le réseau Stay Behind belge) et dès lors confondre discipline intellectuelle et discipline du «garde-à-vous», il ne reste d'autre choix, pour un officier conscient de ses devoirs, que d'en avertir l'autorité législative compétente, dans le respect des règles de sécurité et de discrétion. Puisque monsieur le ministre de la Défense nationale a répondu positivement sur le principe de la continuité de ma mission, il me semble que seul l'intérêt du pays compte et que la seule chose vraiment importante est de donner à mon service les moyens suffisants pour remplir sa mission. Voilà qui donnera une idée de l'état d'esprit dans lequel se trouvaient les militaires du SRDA-8 de mars à septembre 1990; mais il y a plus grave. Guy Coëme a affirmé, en effet , qu'il avait découvert «son» Gladio en novembre 1990. Mais en avril déjà, ou en mai, il devait savoir: c'est en effet le 26 avril 1990 (près de sept mois avant la déclaration télévisée du ministre) que Charles Poswick interroge, à la Chambre, le colonel Bastien - chef de cabinet de Guy Coëme - sur la restructuration du SGR. Le 27 avril, le colonel confirme par écrit au député que le SGR est en cours de restructuration... et ajoute: Si vous estimez que cela pourrait être utile, monsieur le Ministre est tout disposé à faire à la commission une communication verbale.
Si l'on peut encore douter de l'état d'information du ministre à cette date, un tel doute n'est plus possible à celle du 22 mai 1990. Ce mardi-là, Charles Poswick écrit au ministre: J'aimerais [vous] poser les deux questions suivantes:
1. Certaines des missions confiées au SGR dès 1950 ont été décidées par le comité ministériel de Défense. Ce comité a-t-il été consulté en ce qui concerne la restructuration envisagée qui prévoit, notamment, des réductions drastiques en personnel pour certaines des sections du SDRA?
2. Depuis trente ans, la Belgique a participé très activement à l'organisation de la guerre clandestine européenne, avec l'appui des États-Unis. Il existe à cet égard une organisation dont nous assumons actuellement la présidence. Il semble que par une non-participation aux exercices planifiés, la Belgique se prépare à un retrait radical de l'organisation. Le ministre peut-il me donner un mot confidentiel d'explication à ce sujet?
Le 7 juillet, Guy Coëme répond par écrit à ces questions. Dans sa lettre à Charles Poswick, il fait même spontanément référence aux accords internationaux de 1952 fondant le Stay Behind (accords que le député n'avait pas mentionnés dans son courrier). Alors, à quoi rime la réaction ministérielle de novembre dernier? Puisque Guy Coëme n'a pas «découvert» le Stay Behind, en avril ou en mai, pourquoi a-t-il fait mine de tout apprendre le 7 novembre 1990? Et s'il y avait lieu de «réagir» (comme il l'a fait spectaculairement à la fin de l'année dernière), pourquoi ne le fit-il pas sept mois plus tôt? En s'épargnant peut-être quelques apparentes «inquiétudes». En évitant de jeter le soupçon sur ceux qu'il qualifie avec ambiguïté de «patriotes tant que le contraire n'est pas démontré». Et en évitant aux parlementaires de se lancer dans une commission d'enquête qui n'a toujours rien pu découvrir?
Dans un communiqué diffusé ce matin, Guy Coëme affirme que c'est à «une restructuration générale du SGR» que faisait allusion «la correspondance échangée avec M. Poswick». Il est exact, poursuit le ministre, que, lorsque les autorités italiennes m'ont informé de (...) l'affaire Gladio, je n'ai pas fait directement le lien entre l'existence d'un (...) réseau clandestin s'étendant sur l'ensemble des pays de l'Europe occidentale et les activités d'une section régulière de notre service de renseignements.
ALAIN GUILLAUME




Visite au «QG» dans la forêt de Meerdael...
C'est une grosse bâtisse sombre au coeur de la forêt de Meerdael, près de Louvain, à l'entrée du camp militaire. Une «villa» d'un étage, sans charme, aux fenêtres étroites et au confort rudimentaire. Les bricoleurs du SDRA-8 ont aménagé les lieux au fil des ans. Ils ont construit un grand barbecue en pierre, retapé les chambres et le salon, et amené quelques meubles.
Les agents civils venaient ici pour deux ou trois jours, toujours seuls. Ils n'avaient pour compagnie que deux ou trois instructeurs avec lesquels ils se lançaient dans des journées de travail dépassant souvent les douze heures. Pour seule détente: les cross en forêt ou les séances de tir - au «P.38» ou au «GP», dans un stand de tir couvert de la base militaire. Le soir, on discutait au coin du feu ou devant la télé, de tout, comme on fait au bistrot ou entre copains, sans tabous, explique «Spartacus», qui se souvient du gros carnet où les instructeurs notaient l'agenda des «stages à Meerdael».
D'une fenêtre du rez-de-chaussée et d'une autre au premier, pendent encore de longs fils d'acier: les antennes que les «gladiateurs» essayaient au cours d'interminables séances d'exercice et d'expériences. Sans «vraie» antenne, ils pouvaient aussi émettre et recevoir des messages. Un bout de métal suffisait: une clôture, un fil de fer barbelé, la gouttière d'une maison, ou même une ligne à haute tension tendue entre deux poteaux de la compagnie d'électricité.
De cette «villa» du bois de Meerdael, les «gladiateurs» tentaient d'atteindre une de leurs «bases» par radio. Celle de Washington, qu'ils joignaient péniblement - c'est loin l'Amérique -, ou celle de Chypre qui était parfois disponible. Et surtout celle de Londres où des Britanniques répondaient le plus souvent. Mais aussi des Américains que les «radio-amateurs-clandestins» belges reconnaissaient à leur frappe en morse impitoyablement rapide.




Harpoon made in Germany...
                                                      



Les émetteurs-récepteurs, les «Harpoon», étaient de vraies merveilles, assure «Spartacus». Ce qu'il ne savait pas, c'est que la firme allemande AEG-Telefunken les avait construits en petite série, en sous-traitance, et exclusivement pour les membres de l'ACC (le groupe qui «rassemblait» tous les réseaux clandestins occidentaux) dont les experts en radiocommunication avaient rédigé le cahier des charges et ébauché les premiers plans.
Ces radios tenaient dans un «attaché-case». Autonomes, elles se composaient d'un bloc émetteur et d'un bloc récepteur séparés, mais aussi d'un micro-ordinateur avec son écran de quelques lignes et son clavier. Plus besoin de connaître le Morse: on frappait le texte en clair, l'ordinateur «traduisait» et émettait ses messages par blocs, en une fraction de seconde, sur quasiment n'importe quelle fréquence. Impossible à repérer avec les moyens connus de radio-goniométrie. Et pour plus de sécurité, les clandestins du «Gladio» pouvaient même «abandonner» leur poste quelque part en le programmant pour qu'il émette à une heure précise. Ou mieux: pour que «la base» puisse l'«activer» à distance, lui faire émettre son message et lui en faire recevoir un autre.
Al. G.

À suivre






Le prix d'un service secret...
En novembre 1990, quand Guy Coëme lance l'«affaire Gladio», trois questions essentielles se posent:

Cette structure clandestine, confiée au SGR et à la Sûreté, a-t-elle quelque chose à voir dans les «années noires» que la Belgique vient de traverser ?

Est-il normal que de tels groupes aient une existence délibérément dissimulée au pouvoir politique ?

Est-il raisonnable de maintenir de faire survivre à la guerre froide un tel réseau, alors que le mur de Berlin tombe en poussière ?
Greffées sur ces trois thèmes de réflexion, d'autres interrogations sont bien entendu en suspens. Est-il acceptable que des fonctionnaires et des militaires s'opposent au contrôle démocratique en refusant de livrer les noms de leurs agents ?

Comment l'Etat a-t-il, ou n'a-t-il pas, organisé jusqu'ici le contrôle de ces outils du pouvoir que sont les services secrets ?

Quel rôle ces services, leurs membres, leurs ancêtres ont-ils joué dans l'histoire du pays, au cours de l'après-guerre par exemple ?
Toutes ces interrogations sont au coeur des travaux de la Commission d'enquête sénatoriale sur le Gladio, créée le 20 décembre 90, et qui doit remettre ses conclusions le mois prochain. Elles ont déjà quelques réponses.
Il est vrai que l'histoire moderne - mais pas contemporaine - de ces services est trouble. Il est vrai que le contrôle de l'Etat sur eux s'est révélé insuffisant. Il est vrai qu'on ne peut accepter de se trouver face à des «espions» qui sont légitimement en situation de garder leurs secrets pour eux.
Mais il est vrai aussi qu'on n'a rien trouvé, jusqu'à présent, qui permette d'associer ces «espions» aux drames de nos «années noires». Vrai aussi que des voix s'élèvent - jusqu'au sein du gouvernement - pour dire qu'on n'avait sans doute pas choisi la bonne manière de «liquider» le Gladio belge, qu'on était peut-être allé vite en besogne en décidant comme on l'a fait d'y renoncer tout à fait. Vrai enfin que le ministre de la Défense a joué avec les vérités, et son armée, en novembre de l'année dernière.
Empêtrée dans ces «constatations» qu'on pouvait prévoir il y a six mois, et confrontée au péril de sombrer dans les querelles politiciennes, la Commission d'enquête sénatoriale aura bien du mal à produire des constatations neuves, originales et complètes sur cette question. Elle a cependant un défi capital à relever : celui de dire enfin quel prix notre démocratie est prête, ou non, à payer pour disposer de services secrets.
Des services qu'on ne saurait utiliser sans contrôle et sans confiance... Deux attitudes que le pouvoir politique n'a jusqu'ici, et cruellement, jamais pu ou jamais voulu adopter à l'égard de nos espions.
Al. G.

GLADIO:DEBAT-DEBALLAGE EN COMMISSION DE LA CHAMBRE STAY BEHIND: DE LA GUERRE FROIDE A LA STRATEGIE, COEME RECUPERE FICHIER AGENTS...

Vendredi 30 novembre 1990
Wathelet et Coëme face aux députés: toujours autant de questions
Le Parlement est prêt à enquêter sur Gladio
C'est la «salle européenne» qui a ouvert ses portes, hier, aux députés membres de la commission de la Défense, où Melchior Wathelet et Guy Coëme étaient venus raconter le «Gladio belge». Même décor que pour la commission d'enquête parlementaire sur le terrorisme et le grand banditisme. Un indice de quoi demain sera fait? Sans doute, car, hier, personne ne s'est opposé à la constitution d'une semblable commission sur le réseau «Stay behind», même si l'arc-en-ciel politique a montré des nuances.
La surprise ne vint pas des libéraux qui ont violemment dénoncé la «démagogie» du ministre Coëme. Ni des socialistes qui ont plaidé pour la transparence. Ni des «Verts» qui réclament le contrôle démocratique. Ni d'Hugo Coveliers (VU) qui a cherché le scandale. Non, la surprise - la première - est venue de Melchior Wathelet, qui a révélé que la Sûreté de l'État avait bien installé des caches d'armes dans le pays, dans les années 50, que par accident deux d'entre elles avaient été découvertes et que, bien vite, on avait démantelé les autres. Melchior Wathelet a encore révélé qu'à la même époque Anglais et Américains ont mis à la disposition du patron de la Sûreté de l'État et de ses agents... un véritable trésor en pièces d'or. Il devait servir à monnayer l'évasion de personnalités belges en cas d'invasion de la Belgique. Actuellement, explique le ministre de la Justice, il y a à la Sûreté une réserve d'environ 2,5 ou 3 millions de francs, sans que l'origine exacte de ces pièces d'or puisse être déterminée.
L'autre surprise est venue de Guy Coëme, qui a révélé avoir donné tout récemment les ordres nécessaires pour qu'on parte à Londres et à Washington récupérer... quelques dossiers. C'est en effet dans ces deux capitales que se trouvent, «depuis toujours», dans des coffres, les noms des agents belges du réseau «Stay behind», les compétences qui leur sont attribuées, les moyens qu'il faut employer pour les contacter ou les «mobiliser». Logique de guerre: la Grande-Bretagne et les États-Unis seraient toujours libres, pensait-on, le jour où les «Rouges» auraient envahi la Belgique. Deux pays qui furent les tout premiers, avec la Belgique, à fonder des réseaux clandestins qui allaient essaimer plus tard dans de nombreuses autres nations.
Depuis hier, le voile est donc largement levé sur l'organisation de ce réseau en Belgique. Il reste que des doutes subsistent et qu'on ne s'en défera sans doute qu'au prix d'une commission d'enquête parlementaire. Il reste que la notion de «secrets» et les problèmes liés à leur gestion doivent être redéfinis. Il reste enfin que les ministres viennent eux-mêmes de démontrer leur incapacité à contrôler des services dont ils ont la responsabilité. Le gouvernement et le Parlement devront régler ces problèmes sans tarder.
ALAIN GUILLAUME





                                                CIA, mode d'emploi pour Stay behind...
                                       

Gladio: débat-déballage en commission de la Chambre
Les députés tous d'accord pour une commission d'enquête sur Gladio. Avec des «nuances».

Débat politicien, comme on s'y attendait, hier, en commission de la Défense de la Chambre, où les ministres Wathelet et Coëme sont venus expliquer Gladio aux députés.
Xavier Winkel (Écolo) «ouvre le feu»: Le Premier ministre et le ministre de la Défense ne savaient pas. C'est tellement incroyable, ahurissant, que je crois qu'il n'y a que deux solutions: ou ils ne disent pas la vérité, ou ils sont incompétents. Et si l'État-major vous a menti, par omission, on attend des sanctions. Les agents civils de SDRA-8? Il faudra prendre connaissance de leurs noms. C'est le moyen d'évacuer les doutes. Je comprends qu'on se refuse à mettre leurs noms sur la place publique. Il faudra une solution de compromis.
Armand De Decker (PRL) «tire à boulets bleus»: Cette histoire, c'est une crèpe norvégienne, gonflée, avec, par-dessus, une meringue qui s'effondre quand on y touche. Quelle différence entre l'exposé modéré du ministre Wathelet et le comportement du ministre Coëme, qui, pour quelques minutes de télé, a cherché le sensationnalisme et jeté la suspicion sur un service dont il a la responsabilité! Vous étiez au courant de l'existence de SDRA-8, mais étiez-vous intéressé?
Jean Gol (PRL) lâche des missiles: Personne, ici, n'apporte le quart de la moitié d'un début d'indice établissant un lien entre Stay Behind et des faits criminels. Que faites-vous de la présomption d'innocence? On fabrique un système incroyable où il suffit de «se poser des questions» sur n'importe quel citoyen ou parlementaire pour ouvrir une enquête, semer la méfiance. On va inverser la charge de la preuve, exiger de ces gens qu'ils démontrent leur innocence! Pourquoi des magistrats pensionnés pour enquêter? Faut-il maintenant que les magistrats soient pensionnés pour être au-dessus des soupçons?
Dirk Van Der Maelen (SP) cherche le cessez-le-feu: Quoi qu'on y fasse, il y a maintenant des doutes, des questions. Il faut y répondre, il faut la clarté. Il faut une enquête et sa conclusion, qui sera, je l'espère, qu'il n'y a pas eu d'erreur dans les services secrets. Nous devons exercer notre responsabilité de représentants de la nation, responsables du contrôle et de la défense des institutions.
Claude Eerdekens (PS) se prépare à signer l'armistice: Ce qui est désolant, c'est que l'on ne sait plus si l'on peut avoir confiance dans certains corps, certains services. La suspicion, c'est malsain. Mais comment savoir sans vérifier?
Hugo Coveliers (VU), comme d'habitude, rallume les hostilités: Entre 1970 et 1989, certains délits n'ont pas été élucidés, car il semble qu'il existait des pouvoirs capables d'empêcher que certaines enquêtes se déroulent.
Invectives, quolibets, sous-entendus politiques: c'était hier, en attendant que, lundi très probablement, la Chambre, ou plutôt le Sénat, décide de créer une commission d'enquête parlementaire sur Stay Behind en Belgique...
Al. G.


«Stay behind»: de la guerre froide à "la stratégie de la pension"

C'est le 9 novembre que le ministre de la Justice a eu connaissance de «l'affaire» et a immédiatement demandé au responsable de la SE (Sûreté de l'État), M. Schewebach, une enquête administrative complète. M. Wathelet a aussi fait interroger les deux anciens administrateurs généraux de la SE, MM. Caeymax et Raes, l'actuel administrateur général adjoint, M. Schewebach, et le commissaire en chef Delvoye.
C'est en Belgique, semble-t-il, que l'idée des réseaux «Stay behind» est née. Des responsables de la SE ont estimé, à la fin de la dernière guerre, qu'il serait bon de se préparer à un nouveau conflit, d'organiser déjà des réseaux de résistance et une coopération alliée.







DES TAUPES RECRUTÉES
POUR LA «BONNE CAUSE» ...
Dans cet article, on pensera à l'affaire des fameuses primes du SREL, sur ce point il y a l'officiel, et le "off", cependant des questions légitimes des parlementaires luxembourgeois devront trouver des réponses...
La Sûreté belge prit des contacts avec les services de sécurité anglais et américain pour organiser une collaboration entre services secrets alliés, de manière à permettre au gouvernement belge, en cas d'occupation du territoire, d'émigrer vers un endroit sûr, puis d'y bénéficier des informations et actions d'une résistance organisée, restée au pays. Cela s'appelait «TMB, Tripartite Meeting Belgium/Brussels».
Il apparut de plus en plus évident aux membres de TMB qu'une politique européenne commune en cas d'agression s'imposait. D'autres pays s'associèrent en quelque sorte au projet et un Comité clandestin de l'union occidentale (CCUO) vit ainsi le jour, rassemblant la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, la France et la Grande-Bretagne. Les États-Unis ne s'y ajoutèrent qu'en 1958. Divers documents démontrent que le gouvernement belge de l'époque donna des directives (en vue de préparatifs pour des «opérations action», par exemple) aux responsables de nos services secrets.
Par «opérations action», explique M. Wathelet, il faut comprendre les sabotages économiques et militaires qui furent attribués, par décision ministérielle, au ministère de la Défense nationale.
En 1951, les activités du CCUO furent reprises par le Coordination and Plannig Committee (CPC), établi à Paris et lié, lui, à l'Otan. Ce CPC établit deux groupes de travail chargés des problèmes de communication et des réseaux clandestins. Ils sont toujours d'actualité.-
En 1958 cependant, le CPC céda la place à l'Allied Cooperation Committee (ACC), initialement composé de la Belgique, des Pays-Bas, du Luxembourg, de la France, de la Grande-Bretagne et des États-Unis, auxquels se joignirent, dans les années suivantes, l'Allemagne, l'Italie, le Danemark et la Norvège.
«Bible» de cet ACC, un texte déclarant : L'ACC est un comité régional rassemblant six puissances fournissant une consultation mutuelle et développant des lignes de conduite sur des questions d'intérêt commun à propos des matières «stay behind». Bien qu'agissant en consultant leurs partenaires, les six membres ne réduisent pas leur autonomie et leur contrôle sur leurs ressources nationales.
La SE fut plus particulièrement chargée du renseignement, de l'évacuation des personnalités vers un lieu sûr et de la tactique de guerre psychologique.
Dans les années 50 à 68 - une première période dite «Organisation 1» -, des personnes étrangères à la Sûreté furent recrutées. Leur mission : rechercher, recruter et former de futurs «agents d'information», spécialistes des radiocommunications ou responsables d'évacuation.
Dès le 2 octobre 1968, la SE, estimant que ses propres agents étaient capables d'accomplir ces tâches, constitua en son sein une «Section spéciale» placée sous l'autorité directe de l'administrateur-directeur général.
Dès cette période, les recruteurs-instructeurs furent des membres de la Sûreté. Les «recrutés» extérieurs étaient bénévoles, seuls leurs frais (de déplacement ou de fonctionnement) étant remboursés.

DES PIÈCES D'OR
POUR MONNAYER LES ÉVASIONS...

 Notez bien...
Tout comme Luxembourg qui découvre de l'or mis à disposition des services secrets, nos amis belges se sont déjà intéressés à cette question, édifiant!
Cette «section spéciale» - également dénommée STC/Mob, pour Section Training et Communication/Mobilisation - a compté jusqu'à huit membres. Chacun «gérant» une cellule de maximum dix civils. Le huitième membre de STC/Mob venant de partir à la pension, ses «adjoints civils» ont été «démobilisés», «pensionnés» avec lui, et la section ne compte plus que 42 agents.
Le profil de ces agents - qui ne devaient devenir opérationnels qu'après l'invasion du territoire - devait être: casier judiciaire vierge, discrétion, vie stable et sociale, accès à l'information dans son milieu naturel, patriotisme, absence d'engagement politique. On leur garantissait l'anonymat, pour leur sécurité et celle de leurs proches, la discrétion lors de l'engagement et de l'instruction... dont ils pouvaient se défaire à tout moment. La formation? Principes généraux de sécurité, liaisons clandestines, codage, manipulations radio. Depuis 1968, aucun agent n'a reçu de formation en matière d'armes ou de principes militaires ou de toute autre technique ne relevant pas du renseignement.
L'identité de ces agents se trouve dans des caisses scellées, à Londres et à Washington. La moitié d'entre eux sont des cadres moyens du secteur privé (ports, énergie, finance,... ), 10 % travaillent dans des parastataux, 10 % sont indépendants, 10 % appartiennent au secteur judiciaire ou médical, 20 % sont fonctionnaires. Ils ne sont jamais intégrés, précise le ministre, aux autres activités de la SE; ils sont totalement étrangers au fonctionnement de la Sûreté en temps de paix.
Jusqu'au début des années 80, les communications du réseau «Stay behind» étaient prévues, organisées, à l'aide d'un système en morse (haute vitesse) devenu carrément ringard. Il fut décidé de développer un nouveau standard, le projet «Haproon», réalisé par la firme allemande AEG-Telefunken. Pour acheter ce système, la Sûreté disposa en 1984, sur décision du Premier ministre Martens et du ministre de la Justice Gol, d'un budget d'environ 50 millions (en cinq tranches annuelles de 10 millions). Il s'agissait d'acheter une vingtaine de postes de radio dont les derniers furent livrés l'année dernière (et se trouvent à la «Section spéciale»).
Des «moyens spéciaux» furent encore accordés à la «Section spéciale». Au début des années 50, plusieurs agents de la Sûreté reçurent ainsi des autorités anglaises ou américaines une «dotation en or» (des pièces d'or!) qui devaient servir à monnayer l'évasion de personnalités. La Sûreté elle-même dispose encore d'une réserve de pièces d'or pour 2,5 ou 3 millions de francs dont l'origine exacte ne peut être déterminée!
À la demande de Jean Gol, un inventaire de ces pièces a été établi par un magistrat et une analyse a été réalisée par l'Administration de la trésorerie. Toutes ces pièces sont dans le coffre-fort de l'administrateur-directeur général ff de la Sûreté... car la Banque nationale n'a pas été en mesure d'assurer que la Sûreté pourrait en reprendre possession simplement et rapidement «en cas de nécessité».
Un dépôt de carburant clandestin a été installé pour permettre à des personnalités fugitives de faire le plein pendant leur fuite en automobile vers un pays allié non-occupé. Le dépôt a été démantelé il y a plusieurs années et ses réserves transférées au garage de la SE.
Des caches d'armes furent bien constituées en Belgique, par la Sûreté, dans les années cinquante. En 1957 et 1959, deux caches furent découvertes, l'une à cause d'un glissement de terrain, l'autre par des enfants. Les autres furent prestement liquidées, les armes étant placées par la Sûreté dans un dépôt militaire, puis détruites à la fin des années soixante.-
Jusqu'au 30 septembre 1990, la Section spéciale disposa (pour les cours aux agents, pour loger des correspondants et pour des tests radio) d'un studio, à Bruxelles, loué à un membre de cette section. Entre 1980 et 1990, à trois reprises, un appartement a été loué pour une durée d'un mois maximum, à Duinbergen, à Westende et au Coq.
Enfin, des exercices multinationaux ou nationaux furent organisés à plusieurs reprises. De 1980 à 1990, pour la Sûreté, dix exercices internationaux se sont dé-roulés..
Al. G.


Coëme récupère le fichier des «agents»...
Il y a déjà une semaine, le ministre de la Défense nationale, Guy Coëme, a largement rendu public le résultat de l'enquête administrative qu'il avait demandée sur le «Gladio belge». Peu d'informations neuves sont donc sorties des réponses qu'il a fournies hier aux députés de la commission de la Défense qui l'interrogeaient. Guy Coëme réaffirme qu'il ne savait rien de tout cela. Qu'il faudra revoir la conception et la gestion des secrets. Que l'enquête administrative faite, il reste des interrogations qu'une commission d'enquête parlementaire pourra lever, dans l'intérêt de tous.
Cependant, Guy Coëme a révélé qu'il avait donné instruction pour que l'on récupère, à Londres et à Washington, les dossiers constitués sur les agents civils de Stay Behind, «traités» par le Service général de renseignement (SGR) ou par la Sûreté de l'État (SE). Dans la foulée, des instructions ont également été données par le ministre pour que rien ne soit détruit, de manière à ce qu'une éventuelle commission d'enquête parlementaire puisse disposer de tous les éléments nécessaires à l'accomplissement de son travail. Prendra-t-on connaissance de la liste des agents? Qui le fera? Les noms des militaires et ex-militaires sont déjà «disponibles» (sous enveloppe scellée); pour eux et pour les «civils», on verra plus tard.
Qui composait le SDRA-8? Avant sa dissolution, explique Guy Coëme, on y trouvait des militaires d'active et à la retraite (dits «officiers traitants»), et une quarantaine d'agents clandestins qui devaient être des citoyens irréprochables, indépendants de toute organisation, âgés de la quarantaine, discrets et sûrs d'eux.
Quels étaient les moyens de SDRA-8? Jamais ils ne sont venus de l'étranger, assure-t-on au ministre. C'étaient ceux du budget du service, à l'exception des radios Harpoon (59 postes pour le SDRA-8, un budget de 105 millions de 1987 à 1990).
Des cours aux «agents» sur quoi? Rien d'inattendu: la sécurité des opérations clandestines, les méthodes de contact, la récolte de renseignements.
Des caches d'armes? On y a pensé dans les années 50, mais les hommes du SGR ne les ont, disent-ils, jamais constituées.
Des entraînements au sabotage? Depuis 1954, c'était de la compétence des militaires qui s'y étaient entraînés jusqu'en 1960, avant d'abandonner totalement cette activité, en 1972.
Al. G.
Pour mémoire...


En 1986, la WACL tenait vaillant meeting à...   Luxembourg!







Affaire BOMMELEEER paravent Stay Behind!...
Pour comprendre, vous pouvez toujours lire notre dossier sur l'affaire avec ce lien actif. Finance Offshore tient à remercier ses nombreux contributeurs et lecteurs du Grand-Duché de Luxembourg et trés nombreux de la sphère francophone internationale, visiblement trés passionnés par ce procès!














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