"Le professeur d'économie Strauss-Khan adepte du pragmatisme."
Dans son dernier opus du "Bulletin du FMI en ligne", le secrétaire général du Fonds Monétaire International, Dominique Strauss-Khan ne cache plus ses inquiétudes sur l'état actuelle de l'économie mondiale. L'organisation supranationale ne fait pas l'économie d'une remise à l'heure des pendules. Loin du climat optimiste ambiant, le FMI souhaite préciser les nombreuses lacunes qui caractérisent la reprise et cette sortie de crise qui n'est pas au bout d'un certain tunnel... La récente crise de Dubaï et la fin annoncée de son mirage montre bien que les risques systémiques de la crise mondiale peuvent encore livrer quelques mauvaises surprises... Le secrétaire général du FMI le sait trop bien, il ne faut pas compter sur un miracle mais bien sur une prise de conscience généralisée! Ce qui est loin d'être acquis à la cause salutaire pour trouver ce nouveau moteur tant souhaité pour une économie mondiale redressée. Le FMI fait force d'utiliser les modèles les plus efficaces pour orienter les choix des états vers cette indispensable rédemption toute collective, en tous cas sur le papier, car dans les faits, le jeu collectif n'est que pur phantasme... On remarque plus un jeu de dupe qui s'opère dans l'ombre des grands rendez-vous que sont les G20 et autres grandes messes internationales. Pour le FMI, c'est une question que doivent impérativement se poser l'ensemble des chefs d'états: n'est-il pas temps de jouer collectif? Car les chiffres, eux, parlent toujours plus que les bonnes intentions de circonstances... Le professeur d'économie Strauss-Khan se veut toujours didactique, mais sa classe compte un bon nombre d'élèves pour le moins dissipés... Quand ils ne sont pas clairement sans phase avec la réalité que souligne le F.M.I: Le vieux modèle de croissance a vaicu!
Voici donc le dernier bulletin du FMI:
Le 23 novembre 2009
Les conditions financières se sont améliorées mais restent loin de la normale
Les stratégies de sortie devraient attendre le retour de la stabilité financière et le redémarrage de la demande privée
Pour retrouver le chemin d’une croissance soutenue, l’économie mondiale aura besoin d’un nouveau moteur
L’économie mondiale reste en quelque sorte en phase d’observation: elle est stable, s’améliore mais reste fort vulnérable, a déclaré aujourd’hui le Directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, lors d’une conférence à Londres.
S’exprimant à l’occasion de la conférence annuelle de la Confederation of British Industry, M. Strauss-Kahn a dit que les principaux pays avancés en particulier demeuraient fragiles et tributaires des soutiens publics. Les conditions financières se sont améliorées mais restent loin de la normale.
«Il semblerait que la confiance revienne, mais les systèmes bancaires de nombreux pays avancés restent sous-capitalisés, entravés par des actifs à problèmes hérités de la crise et, de plus en plus, des prêts improductifs, a déclaré M. Strauss-Kahn à la conférence du patronat britannique. Du côté des ménages, la fragilité financière et le chômage élevé vont freiner la consommation pendant un certain temps. Et l’ampleur des déficits publics ne fait qu’ajouter à ces vulnérabilités».
M. Strauss-Kahn a estimé qu’il était encore trop tôt pour retirer de façon généralisée les politiques d’accompagnement engagées sur les plans budgétaire et monétaire et dans le secteur financier. Il est préférable d’attendre que la demande privée reprenne de façon soutenue et que la stabilité financière soit solidement rétablie.
«En abandonnant trop tôt les mesures d’accompagnement, on tuera la reprise. En les abandonnant trop tard, on sèmera les germes de la prochaine crise, a-t-il affirmé. Nous recommandons de pécher plutôt par excès de prudence, car nous avons plus à perdre à agir trop tôt qu’à agir trop tard.»
De même que le rythme de la reprise varie d'un pays à l'autre, les stratégies de sortie doivent aussi varier, a souligné M. Strauss-Kahn. La priorité absolue doit être donnée au rééquilibrage des finances publiques, surtout dans les pays avancés.
Les stratégies de sortie s’accompagnent aussi d’un autre défi : la gestion des flux de capitaux vers les pays émergents. «Dans un grand nombre de pays, l’appréciation de la monnaie devrait être la principale riposte, mais d’autres instruments sont également disponibles, dont
Le vieux modèle dans lequel la croissance de l’économie mondiale est alimentée par la consommation des ménages des États-Unis et d’ailleurs a vécu, a déclaré M. Strauss-Kahn (la baisse des taux d’intérêt, l’accumulation de réserves, le resserrement de la politique budgétaire et les mesures prudentielles dans le secteur financier. Le contrôle des mouvements de capitaux peut aussi faire partie de la panoplie», a précisé M. Strauss-Kahn. «Mais nous devons être conscients que tous ces instruments ont leurs limites. Il faut faire preuve de pragmatisme».
Le vieux modèle de croissance a vécu
S’agissant des sources de la croissance future, M. Strauss-Kahn a déclaré que le vieux modèle dans lequel la croissance de l’économie mondiale est alimentée par la consommation vorace des ménages des États-Unis et d’ailleurs a vécu, ou qu’en tout cas il ne durerait plus très longtemps.
«Pour assurer une croissance soutenue de l’économie mondiale, il faut que quelqu’un d’autre prenne la relève. Pour ce faire, on pense en premier lieu aux pays excédentaires, a indiqué M. Strauss-Kahn, en notant qu’en Chine et dans d’autres pays émergents d’Asie les exportations commençaient à céder le pas à la demande intérieure, avec le soutien de politiques budgétaires expansionnistes.»
«Mais ces pays ont encore fort à faire, a-t-il ajouté. Le changement serait facilité par le renforcement des systèmes de sécurité sociale et la hausse des dépenses de santé et d’éducation, ainsi que par des réformes visant à développer l’accès au crédit. Une appréciation de la monnaie chinoise, de même que de certaines autres monnaies asiatiques, sera aussi nécessaire.»
Notant que le secteur financier des pays avancés avait entraîné dans sa chute toute l’économie mondiale, M. Strauss-Kahn a appelé à maintenir le cap des réformes pour rendre ce secteur plus sûr et plus stable, sans décourager l’innovation financière.
Une meilleure application des règles
«Nous avons besoin non seulement que les règles soient améliorées, mais aussi qu’elles soient mieux appliquées, ce qui signifie qu’il faut renforcer la capacité de surveillance et de contrôle, a déclaré M. Strauss-Kahn. Le nouveau système règlementaire doit être mieux à même d’éviter la captation réglementaire et un relâchement de la vigilance. C’est là une autre leçon de la crise.»
En ce qui concerne la gestion des risques dans le secteur financier, M. Strauss-Kahn a ajouté qu’il était indispensable de rompre le lien entre les comportements à risque et les rémunérations. «À cet égard, le G-20 nous a demandé de réfléchir à la taxation du secteur financier. Il y a diverses manières d’aborder ce dossier, aussi entendons-nous considérer cette question sous plusieurs angles et examiner toutes les propositions», a-t-il déclaré.
Source: F.M.I / I.M.F Tous droits réservés
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