Le ministre belge des finances démissionnaire souhaite ouvrir un débat salutaire... |
Depuis des mois, le sujet fait débat dans les conciliabules de l'Eurogroupe. Il faut dire que les récentes salves qui mettent à mal la zone euro sont jugées suffisamment graves pour l'unicité de la zone euro. On trouve encore des ministres qui marchent "au pas" derrière la Banque Centrale Européenne, et ceux, qui plus rares, osent dire quelques bonnes vérités! Didier Reynders est bien de ceux qui font force d'arguments que l'histoire contemporaine de la zone euro confirme en tous points, il faut une solution européenne adaptée, efficace, ...durable!
Bonnes volontés
Jean-Claude Juncker serait d'un avis pas très éloigné, très certainement conscient que le calendrier imposé à la Grèce semble toujours plus délicat à respecter... Il y a bien des "amorces de bonnes volontés" qui se font jour, mais les intentions ne suffiront plus pour rassurer les marchés. Au contraire, il fallait comprendre le message de Jean-Claude Juncker, annonçant la couleur: le FMI peut logiquement refuser le prêt annoncé dans le planning fixé, celui qui impose des contreparties déjà jugées irréalistes par de nombreux économistes de renom, au point de devoir peut-être suggérer le fameux "reprofilage" de la dette...
Athènes se lance dans les privatisations et une refonte en profondeur de ses fondamentaux macro économiques, une réforme structurelle qui rencontre des obstacles que les experts du FMI et de l'Union Européenne avec la commission , dont la BCE (Banque Centrale Européenne) pourraient bien confirmer dans leurs rapports d'expertises d'étape.
Juste prix
Chacun sait que les allemands sont réticents pour s'aventurer vers une solution qui serait male perçue par une opinion publique remontée comme jamais. "Les allemands sont ainsi, les fautifs doivent payer, et si le prix est fort, ils doivent payer le prix fort! Le juste prix n'est pas celui d'une posture sacrificielle allemande!" Clamait un analyste... (ambiance)
C'est toute la zone euro qui trébuche quand les états jouent d'une façon collective qui s'avère bien plus complexe que les effets d'annonces, vous savez, ceux que les agences de notation ne manquent pas d'apprécier à leur juste valeur. L'optimisme de rigueur affiché perd en crédit, et comme chacun le sait, la division fait régner "...un climat de défiance propice aux nombreuses salves!"
Domino
Les Eurobonds ou euro-obligations seraient bien à mettre au rang d'une solution qui marquerait -enfin- le jeu collectif d'une réponse toujours plus concertée. "Eviter la sortie d'un état de la zone euro! Effet domino, quand tu nous tiens... " On peut s'interroger sur cette incapacité flagrante des institutions pour annoncer une réelle solution, alors que les opinions publiques européennes commencent aussi à s'intéresser "au printemps..."
Pour Didier Reynders, bien moins tranché et donc plus diplomate dans son propos, c'est bien en se posant les bonnes questions que les meilleures réponses se feront jour...
Solidarité
Nous pourrions mettre au rang de principale bonne question la sincérité de nos amis allemands et voir ainsi quelles sont leurs véritables motivations au sein de la zone euro, dans le détail, ...par exemple. Car le principe de solidarité monétaire est une valeur acquise à la création du système monétaire. Nos amis allemands étaient logiquement plus motivés lors de la réunification, pourquoi ne le seraient-ils pas au sein de la zone euro en oubliant pas certaines vérités de l'histoire. Un ami analyste me disait encore: "Leurs efforts sont ceux d'un état qui affiche des réticences pour préserver des acquis, un état toujours moins enclin qui se repose sur les performances d'une rigueur sans précèdent, celle qui donne les meilleurs résultats!"
Unicité
Le ministre belge des finances ne cache pas ses réelles inquiétudes, il s'en est ouvert lors d'un débat de la chaîne publique belge francophone RTBF: "Il faut préserver l'unicité de la zone euro. Je trouverais absurde qu'on ait pas ce débat sur les eurobonds. La prochaine réunion de l'Eurogroupe est le 20 juin. On a donc le temps d'ici là d'imaginer les différentes hypothèses. On n'y échappera pas", tout en précisant: "Il faut préserver l'unicité de la zone euro. Je trouverais absurde qu'on ait pas ce débat sur les eurobonds. La prochaine réunion de l'Eurogroupe est le 20 juin. On a donc le temps d'ici là d'imaginer les différentes hypothèses. On n'y échappera pas" insistera t'il.
Tout en prenant soins de ménager le poids lourd de la zone euro: "Je peux comprendre que cela crée quelques réticences, notamment en Allemagne, mais c'est une solution qui me paraît de bon sens. De toute façon, tôt ou tard, il y aura des obligations européennes", visiblement très inquiet sur les récentes annonces relatives aux hésitations du FMI et de l'Union européenne pour débloquer la prochaine tranche de l'aide pour la Grèce. Tout en reconnaissant attendre encore les conclusions des experts, il expliquera les risques d'une sortie d'Athènes de la zone euro et une restructuration lourde, en opposition au plan actuel. Selon lui, la vrai et bonne solution est bien celle d'une unicité retrouvée, effective, vrai solution estampillée made in Europe, à savoir les Eurobonds, couverts par l'ensemble des européens, "...allemands et français compris!" L'idée d'euro-obligations est une alternative évoquée dès le début de la crise, des les prémices, de nombreux économistes de renom évoquent cette solution qui à ce jour, est toujours retoquée par manque de consensus. Le 20 juin prochain, le board de l'Eurogroupe tiendra sa réunion, à suivre...
Source: RTBF (Interview de Didier REYNDERS), FINANCE OFFSHORE
Lien: "Arguments" dans "La Libre Belgique", interview Didier Reynders.
Tous droits réservés
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