C'est dans la ville médiévale de Lecce dans le sud de l'Italie, face à des milliers d'altermondialistes qui manifestaient pacifiquement à bonne distance que le G-8 s'est penché sur l'état des finances de la planète...
Statégie de sortie de crise
Au programme la crise et des signes encourageants pour une sortie possible dans les mois qui viennent. C'est en substance ce qu'il faudra retenir de ce G8:
"Il est temps d'avoir des discussions sur la façon de se désengager des plans de relance. Il est réaliste de commencer à parler de la stratégie de sortie", a déclaré le ministre canadien des Finances Jim Flaherty à son arrivée à la réunion des ministres des Finances du G8 Selon les prévisions préparées pour la réunion par le Fonds monétaire international, la croissance économique devrait être de 2,4% en 2010 et non de 1,9% comme anticipé auparavant. Bonne nouvelle pour les ministres des finances qui préfèrent jouer la carte de la prudence...
Dans ce contexte d'optimisme retrouvé, le ministre allemand des Finances Peer Steinbrück a toutefois déclaré à la presse qu'il serait "difficile" pour l'Allemagne de trouver un soutien chez les autres membres du groupe pour une discussion immédiate sur la réduction des mesures d'incitation fiscale prises par les gouvernements.
Un appel en faveur d'une fin des plans de relance risque toutefois de trouver un écho assez mesuré chez les nations membres du G8 qui n'ont toujours pas perçu d'amélioration manifeste de la situation économique.
Dans ce contexte d'optimisme retrouvé, le ministre allemand des Finances Peer Steinbrück a toutefois déclaré à la presse qu'il serait "difficile" pour l'Allemagne de trouver un soutien chez les autres membres du groupe pour une discussion immédiate sur la réduction des mesures d'incitation fiscale prises par les gouvernements.
Un appel en faveur d'une fin des plans de relance risque toutefois de trouver un écho assez mesuré chez les nations membres du G8 qui n'ont toujours pas perçu d'amélioration manifeste de la situation économique.
Zone Euro trés touchée, toujours pleine d'attentes
Vendredi, l'agence Eurostat a révélé que la production industrielle de la zone euro avait chuté de 20% sur un an en avril, un record sans précédent, laissant craindre un deuxième semestre plus mauvais que prévu.
Un haut responsable européen s'exprimant sous couvert de l'anonymat, a estimé que la mise en place d'un calendrier de sortie de crise était cruciale
"Ce qui est primordial, c'est que les mesures de sortie de crise soient rapides et significatives, c'est pourquoi elles doivent être préparées avec attention.
"Il y a des risques que cela soit fait trop tard ou bien beaucoup trop rapidement. Ce n'est pas encore le bon moment (de sortir des plans de relance) car il y a un risque d'aggraver la situation si l'économie continue de se détériorer.
Un haut responsable européen s'exprimant sous couvert de l'anonymat, a estimé que la mise en place d'un calendrier de sortie de crise était cruciale
"Ce qui est primordial, c'est que les mesures de sortie de crise soient rapides et significatives, c'est pourquoi elles doivent être préparées avec attention.
"Il y a des risques que cela soit fait trop tard ou bien beaucoup trop rapidement. Ce n'est pas encore le bon moment (de sortir des plans de relance) car il y a un risque d'aggraver la situation si l'économie continue de se détériorer.
Régulation financière renforcée?
En plus de ces stratégies de sortie de crise, les ministres des Finances se sont entretenus du durcissement ou non de la régulation financière, un sujet controversé qui divise les pays membres du G8, et de la mise place de tests de résistance à l'égard des banques européennes à l'image des stress tests organisés par Washington.
Flaherty a lancé un appel en direction des pays européens afin qu'ils testent leurs banques et qu'ils en révèlent les résultats. L'Europe s'est jusqu'à présent révélée réticente à mener des tests de résistance comparables à ceux conduits aux Etats-Unis.
Les représentants des banques centrales européennes ne participernt pas au sommet de Lecce et des responsables ont déclaré que la question des devises et des changes ne serait pas évoquée. (La question est sensible)
Hausse du pétrole, chute du dollar
Les marchés seront cependant très attentifs aux propos qui seront tenus par les ministres des Finances, surtout s'ils abordent la question de la faiblesse du dollar ainsi que la hausse des cours du pétrole.
La vulnérabilité du billet vert s'est accentuée cette semaine après la décision de la Russie de se séparer d'une partie des Treasuries qu'elle détient afin de diversifier ses réserves.
Cette fragilité, largement imputable au gonflement de l'emprunt public américain, inquiète les Européens qui craignent que la chute de la monnaie américaine entraîne un recul plus prononcé encore de leurs exportations.
Stabilisation
Bien que toutes les nouvelles furent inégales, les ministres ont noté des signes de «stabilisation» de l'économie mondiale mais soulignent qu'il faut maintenir les efforts de relance. Lors de leur dernière réunion, fin avril à Washington, ils avaient lancé un message d'optimisme, tablant sur le début d'une reprise «plus tard dans l'année».
Aucun calendrier
Le communiqué du groupe des Huit (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Russie, Japon) garde une tonalité volontairement prudente face aux déclarations qui se multiplient sur la fin prochaine de la crise.
«Il y a des signes de stabilisation dans nos économies, parmi lesquels une reprise des marchés boursiers (...), une amélioration de la confiance des entreprises et des ménages mais la situation reste incertaine et des risques significatifs continuent de peser sur la stabilité économique et financière», observent les ministres dans leur texte commun. Ils ont souligné que «même lorsque la croissance de la production commencera à repartir le chômage pourrait continuer à croître».
Divergences sur les "tests de résistance " des banques
Les ministres du G8 ont cependant commencé à envisager des «stratégies de sortie de crise». Alors que nombre de pays ont engagé des plans de relance massifs qui font exploser les déficits, la difficulté sera d'en sortir sans casser la reprise afin d'assainir les finances publiques. «Ces stratégies, qui peuvent varier d'un pays à l'autre, sont essentielles pour assurer une reprise durable sur le long terme», estiment les huit ministres. Ils ont demandé pour cela au Fonds monétaire international d'«entreprendre le nécessaire travail analytique pour les assister dans ce processus».
Les «tests de résistance» à appliquer aux banques, pour s'assurer qu'elle pourront tenir les prochains chocs économiques, restent un point important de divergence. Ces derniers jours, Américains et Britanniques ont montré une certaine impatience vis-à-vis des Européens, lesquels sont eux-mêmes divisés sur la question. La ministre française de l'Economie Christine Lagarde a rappelé à Lecce que les Européens effectuaient déjà des tests sur les banques et que cela avait été expliqué lors de la réunion.
Le FMI souligne l'impacte social
A l'unisson des ministres du G8, Dominique Strauss-Kahn a prévenu que l'impact social de la crise atteindrait son apogée en 2011. «Nous devons rester très prudents, la reprise est faible, de nombreuses actions doivent encore être réalisées, l'impact social va encore durer», a averti le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), à l'issue de la réunion de Lecce. Il a précisé que «la croissance reviendra au début de l'année 2010, ce qui signifie un pic du chômage au début de 2011», à cause du décalage d'un an entre la reprise économique et son impact sur le marché du travail.
Le directeur général du FMI a en revanche salué comme une «bonne nouvelle» la révision à la hausse de la prévision de croissance pour 2010, à 2,4% contre 1,9% auparavant
Les ministres annoncent qu'ils ont décidé de demander au Fonds monétaire international (FMI) d'étudier des stratégies potentielles pour encadrer le processus de sortie des coûteux -et à long terme économiquement dangereux-plans de relance économique.
Anglo-saxons et américains jugent l'Europe continentale timide
Ils estiment toutefois encore largement prématuré de changer leur fusil d'épaule alors que de nombreuses économies abordent tout juste la phase de stabilisation et que la crise n'a pas encore atteint son pic partout dans le monde. Cette prudence reflète des divergences d'analyse, notamment entre les Etats-Unis et la Grande-Bretagne qui considèrent l'Europe continentale trop timide dans ses mesures anti-récession, et des pays comme l'Allemagne qui s'inquiètent du risque à long terme que représentent les baisses des taux d'intérêts et des prélèvements obligatoires des vastes plans de relance anglo-saxons... Lors de cette réunion préparatoire au sommet des dirigeants qui se tiendra en juillet à L'Aquila, dans le centre de l'Italie récemment frappé par un séisme, les grands argentiers du G-8 (Allemagne, Canada, Grande-Bretagne, Etats-Unis, France, Italie, Japon et Union européenne) se sont montrés d'un optimisme prudent, malgré plusieurs mois de redressement de la situation économique et des marchés financiers dans le monde.
"Ces premiers signes d'amélioration sont encourageants mais l'économie mondiale tourne toujours en sous-régime et des défis de taille nous attendent encore", a prévenu le secrétaire américain au trésor Timothy Geithner. "La reprise économique et financière (...) sera plus forte et plus durable si nous décidons aujourd'hui de la façon dont nous reviendrons à une fiscalité durable une fois la tempête passée", a-t-il ajouté.
Situation incertaine
La Banque mondiale prévoit quant à elle désormais une contraction de l'économie mondiale de 3% pour cette année, alors qu'elle tablait jusque-là sur 1,75%. "La situation reste incertaine et des risques substantiels continuent de peser sur la stabilité économique et financière", concluent les ministres, qui se disent prêts à continuer de soutenir l'économie autant que nécessaire.
Transparence
Le G-8 Finances s'est par ailleurs entendu sur les objectifs d'une stratégie baptisée "Leece Framework" pour élaborer de nouvelles règles communes de transparence dans les affaires et la finance internationales.
Optimisme et prudence
On le remarque avec ce G8, les différents protagonistes se veulent optimistes tout en évitant tout triomphalisme dès lors que la crise financière laisse toujours plus place à une crise sociale aux conséquences jugées plus graves pour l'économie mondiale. Les divergences sont nombreuses, anglo-saxons face aux européens qui peines à s'entendre sur les plans de relance, deux visions qui confrontent deux modèles économiques différents. Un aspect positif se dégage aprés ce G8, une volonté réelle de sortir la planète de cette crise en laissant une plus importante à l'éthique. De quoi inspirer le futur G20 de Pittsburgh...
Sources: G8 Presse office/AFP/REUTERS/DIVERS
Sources: G8 Presse office/AFP/REUTERS/DIVERS
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