Monday, May 30, 2011

ZONE EURO EUROGROUPE: Entretient Nicolas Sarkozy et Jean-Claude Juncker à l'Elysée.

                                       " "Merci, ...je compte sur toi pour Christine!" "

 

Alors que la question de l'unicité de la zone euro et la crise grecque étaient certainement au programme de la réunion, Nicolas Sarkozy n'aura pas manqué de faire le point sur la candidature de Christine Lagarde. Il faut dire que le chef de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker par ailleurs  premier ministre luxembourgeois  serait "un des meilleurs alliés acquis à la cause de la candidature de la ministre française" de l'économie pour le siège très convoité de directeur général du Fonds monétaire international. Il est bien "de ceux qui connaissent le mieux les nombreuses qualités de la ministre française" de l'économie et des finances... Acteur discret du consensus de l'Union Européenne sur madame Lagarde.

A l'issue de l'entretien avec Nicolas Sarkozy, Jean-Claude Juncker précisera: "La restructuration totale de la dette grecque n'est pas une option, elle n'est envisagée par personne",(...) "Le problème d'une implication du secteur privé sera,  examiné avec toute l'attention requise" précisera le premier ministre du Luxembourg.

Nicolas Sarkozy ayant réitéré son refus  de toute restructuration de la dette grecque lors du G8 de Deauville, mais sans pour autant exclure d'autres pistes, comme la prise en charge d'une partie de la dette grecque par "des partenaires privés".  solution avancée depuis plusieurs mois par la chancelière allemande, Angela Merkel.


FINANCE OFFSHORE  profite de cette visite du chef de l'Eurogroupe à Paris pour faire le point... Ce début de semaine restera marqué par les nombreuses inquiétudes "flottantes" sur la zone euro, et particulièrement sur la possible sortie de la Grèce de la zone, hypothèse peu réaliste, mais  tant redoutée par le chef de l'Eurogroupe. 

""-  Les "récents cables" sur la crise grecque sont bien différents de l'optimisme de rigueur affiché par le board de l'Eurogroupe. Loin du "reprofilage" affiché par Jean-Claude Juncker (ndlr: le 17 mai à Bruxelles, M. Juncker avait en effet déclaré que la Grèce devait "rapidement privatiser 50 milliards d'euros d'actifs afin que sa dette à moyen et long terme devienne soutenable"). C'est dans le détail des déclarations de certains ministres des états  membres de la zone euro  que se trouve  l'amorce  réelle des  inquiétudes qui se profilent, et très certainement se confirmeront d'ici à la prochaine réunion de l'Eurogroupe, ...prévue pour le 20 Juin prochain!" (ndlr:réunion régulière à Luxembourg qui précèdera le sommet européen pour faire le point sur la crise de la dette)."" Nous précisera un diplomate sous couvert de l'anonymat.


Rang serré

Ce n'est pas un hasard si Jean-Claude Juncker recadre "ses troupes" depuis des semaines avec des effets d'annonces toujours plus précis. Évoquant il y a quelques jours que "le FMI pourrait refuser la prochaine tranche de l' aide pour  contribuer au plan de sauvetage pour la Grèce", s'il n'a pas l'assurance que les pays européens tiendront leurs engagements sur les 12 prochains mois. Mettant en avant l'urgence comme un -sérieux signal d'avertissement- à l'endroit du  gouvernement grec "qui se doit d'être impérativement conforme à ses engagements..." En clair, faire plus d'efforts pour le plan des privatisations et les réformes structurelles salutaires attendues "par l'ensemble des actionnaires du plan, comme l'Allemagne...". justement, Wolfgang Schäuble, ministre des Finances allemand, estime que, "de toute évidence", la Grèce n'avait pas "atteint les objectifs chiffrés" qui avaient été établis il y a un an, ajoutant que, "à ce stade, il ne fallait plus tenir comme acquis que la Grèce sera en mesure de refinancer une partie de sa dette au cours du deuxième trimestre 2012." De son coté, Bruxelles juge comme Nicolas Sarkozy à Deauville, absolument nécessaire "...un consensus politique sur les réformes budgétaires en Grèce  avant le versement de toute nouvelle aide!" mais l'opposition grecque a averti lundi "qu'un accord serait impossible à obtenir en cas de nouvelle hausse des impôts!" (ambiance)

On imagine l'importance de cette réunion à l'Elysée, Nicolas Sarkozy devrait faire très prochainement des annonces pour appuyer la stratégie de "l'unicité de la zone euro".

Dans cet esprit, "Des négociations d'urgence ont démarré ce week-end entre l'Union européenne et le gouvernement grec!" a déclaré une source diplomatique  au sein de l'UE. L'Union européenne travaillerait à un deuxième plan de sauvetage pour la Grèce "afin de permettre le déblocage  de la nouvelle tranche d'aide financière... en juin comme prévu!" afin d'éviter à un pays de la zone euro de faire défaut, "effet domino quand tu nous tiens..."

Le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, s'est déclaré "plutôt optimiste" sur la possibilité de parvenir "d'ici à  la fin du mois à un accord" sur une nouvelle aide à la Grèce.

 
Eurobonds

On note ici ou là en Europe, quelques ministres qui commencent -toujours plus sérieusement- à se poser de bonnes questions. Dimanche, le ministre belge des finances, Didier Reynders annonçait la couleur: " Il faut se poser la question des Eurobonds ou euro-obligations", ce fameux instrument qui obligerait un certain retour à "l'unicité de la zone euro". Souhaitant clairement que cette idée qui est largement évoquée sous cap "depuis des mois", puisse paraître au grand jour. Car de nombreux économistes évoquent qu'il faut "un plan b" pour la zone euro, l'effet "domino" tant redouté n'est plus un mirage, mais bien cette réalité qui s'étend à mesure que la crédibilité de la zone euro s'érode.

Nouveau plan

Selon certaines sources, un nouveau plan d'aide de 65 milliards d'euros pourrait combiner des prêts de l'UE et du FMI avec des mesures supplémentaires structurelles macro économiques de réduction du déficit, parmi lesquelles un "encadrement avec assistance technique de l'UE pour le  programme grec de privatisations". Exigeant de sérieux gages d'implications pour l'implémentation des réformes  au processus des privatisations en cours ou à définir.
Rigueur

Face à l'optimisme de rigueur de Jean-Claude Juncker, notons que malgré les quelques 110 milliards d'euros octroyés l'an dernier par le FMI et l'UE, la Grèce n'a pu atteindre ses objectifs de réduction du déficit et le risque d'un défaut de paiement sur sa dette (ndlr:chiffrée à 327 milliards d'euros, soit 150% de son PIB!) s'est fortement accru. Pour Lorenzo Bini Smaghi, point de doute, le membre du directoire de la BCE (Banque Centrale Européenne) précisera dans le Financial Times que toute idée d'une restructuration de la dette  grecque "en bon ordre" serait qu'un "conte de fées". L'UE se heurte de plus en plus à de fortes résistances dans les rangs conservateurs et nationalistes en Allemagne, aux Pays-Bas et en Finlande, ce qui compliquera très certainement sa tâche.

Autant dire que Nicolas Sarkozy et Jean-Claude Juncker savent trop bien la nécessité d'une zone euro capable d'unicité... Disposant des premières bonnes feuilles du rapport des experts  de la  "troïka" constituée du Fonds monétaire international (FMI) de l'Union européenne (UE), de la Banque centrale européenne (BCE) présents à Athènes pour évaluer la situation du pays.  Il ne serait pas surprenant que la Grèce ne puisse parvenir à  respecter ses engagements primaires en matière de baisse de son déficit budgétaire, le plan des privatisations étant à la peine et le bon peuple de Grèce clairement à bout par les  effets de l'austèrité ambiante...



Source: Presse Européenne, Financial Times, Divers UE
Photographie: Tous droits réservés

Auteur: Didier REMER
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