Wednesday, October 28, 2009

UNION EUROPEENNE: Jean-Claude Juncker croit toujours en sa bonne étoile! Par Didier REMER

"Jean-Claude Juncker se dit toujours candidat à la présidence unique de l'Union Européenne."
Rumeur?

Ce n'est pas le scoop de l'année, mais comme l'évoquait Finance Offshore depuis des mois, Jean-Claude Juncker, actuel premier ministre luxembourgeois, reste toujours candidat au poste trés convoité de "président unique" de l'Union Européenne. Désireux de faire couper la rumeur d'un possible renoncement suite aux conséquences du "dossier explosif" du classement du Luxembourg sur la liste grise des paradis fiscaux par le G20 et L'OCDE, Jean-Claude Juncker s'en est ouvert dans le grand journal français "Le Monde" : "Si un appel m'était lancé, je n'aurais pas de raison de refuser de l'entendre. À condition qu'il soit sous-tendu par des idées ambitieuses pour ce poste, affirme-t-il. J'ai appris qu'il ne faut pas se porter candidat à une telle fonction. Il faut laisser venir les appels des autres." Face à Tony Blair, qu'il perçoit comme son principal rival, Jean-Claude Junker pointe l'euro-scepticisme de la Grande-Bretagne, toujours hors de l'espace Schengen et de la zone euro. "Le parcours de certains Européens a été enrichi par leur volonté de faire avancer l'Europe, y compris l'Union monétaire. D'autres n'ont pas su adopter ce rythme", assène-t-il. La candidature de Jean-Claude Juncker présente aussi, en matière européenne, un avantage certain. Dirigeant d'un petit État de 2.586 km2 comptant 493.500 habitants, "population qui représente tout juste un arrondissement de la capitale française", il devrait pouvoir rassurer ainsi les petits pays membres de l'UE sans faire ombrage aux grands... Qui, paradoxe dans cette affaire, pour leur part semblent se tourner d'avantage vers la candidature charismatique d'un Tony Blair!

Bonne étoile

"Il est dans une posture qui doit lui permettre de croire à nouveau en sa bonne étoile, il s'est plié aux objectifs du dernier G20 et se trouve être même précurseur sur les questions éthiques! Aujourd'hui, il totalise la plus longue expérience de chef d'un exécutif européen et ce en continu. Doit-on pour autant conclure qu'il est bien ce candidat "unique" le mieux placé pour cette fonction? Pas réellement si l'on en croit les sérieuses réserves qui pointent. Alors que certains avancent des réserves moins sérieuses et donc fantaisistes comme sa potentielle qualité de membre de l'Opus DEI inavoué (NB:Finance Offshore ne dispose pas d'éléments pour confirmer telle thèse!)... D'autres préfèrent limiter leur analyse sur des positions parfois contestables au niveau européen en sa qualité de chef de l'Eurogroupe, fonction qui pour certains observateurs, se résume en un partage douteux entre réels progrès et conservatisme toujours plus condamné par de nombreux acteurs de la finance européenne mais également depuis peu, internationale... Jean-Claude Juncker, une crise plus tard, pourra demeurer satisfait d'avoir suscité une polémique voici quelques années en faisant une des critiques les plus acerbes à ce jour sur les banquiers européens...

Personnalité duale

L'homme est reconnu pour son franc-parler, moins pour ses méthodes d'organisateur de frondes depuis ses salons feutrés du ministère d'état du grand-duché. Il n'hésite pas à régler ses comptes en organisant, planifiant la stratégie qui devra lui permettre d'asseoir ses thèses programmatiques. L'exemple le plus édifiant de cette personnalité duale restera bien la fronde organisée contre l'OCDE avec la mise en place d'un "mini contre-sommet" des états listés en gris suite au G20 de Londres... L'administration américaine d'Obama n'hésite pas à faire tenir en respect ce chef d'état européen qui s'était lancé en "même temps" dans une véritable croisade internationale contre les deux états qui posent toujours un problème de conscience au président américain, le Delaware et le Wyoming... Eux, jamais listés en gris comme le Luxembourg! Autant dire que ce potentiel candidat est observé sans états d'âme et avec réelle conscience outre Atlantique. On pourrait parler du "mauvais passé" avec le président français, Nicolas Sarkozy, qui dérouté par se double jeu en pleine crise planétaire , avança même l'idée de "récupérer" la présidence de l'Eurogroupe face à ce que l'Elysée considérât comme un pure scandale... en pleine crise!

Diplomate?

Jean-Claude Juncker est un homme de "diplomatie concertée" nouveau concept de la diplomatie internationale, il peut dire les choses et faire l'exact contraire en même temps pour de nombreux détracteurs... N'est-il pas simplement apte à cette fonction qui lui offrira toutes les joies de son exercice préféré: le grand écart ? Pour de nombreux chefs d'états européens, il est plutôt adepte du saut à l'élastique en voulant essuyer les platres d'une telle fonction. On considère à juste titre qu'il aura souvent démêlé les nombreux sacs de noeuds du couple franco-allemand et parfois même recadré avec efficacité nos amis britanniques.

L'homme dispose d'un sérieux atout, cette réelle capacité d'adaptation que le succès de son parcours politique personnel lui assure après avoir traversé bien des tempêtes et autres épreuves.

Si le traité de Lisbonne trouve enfin son épilogue, il est bien de ceux qui peuvent encore croire en leur bonne étoile...

Photographie: Tous droits réservés

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